Les entrepreneurs participant ont compris que les ajustements ne suffisent plus et veulent accélérer la transformation de leur « business model ».
Par petites équipes d’une quinzaine de personnes réunies en cercle, les participants, debout, expriment leur « ressenti » après les ateliers du jour. Cela s’appelle des « camps de base », mais on n’est pas, ici, dans un stage d’entraînement d’activistes du climat. Toutes et tous sont des chefs d’entreprise, plutôt jeunes, qui ont accepté de s’engager dans l’aventure de la « Convention des entreprises pour le climat » (CEC).
Vendredi 10 septembre au soir, dans les locaux de l’Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie de Cachan (Val-de-Marne), ces nouveaux « conventionnels » du monde de l’entreprise dressent le bilan de la première journée de cette session de lancement, consacrée au « constat sur les limites planétaires ». D’une durée de deux jours, elle sera suivie de cinq autres épisodes, dont certains se tiendront à Lille, à Marseille, à Nantes ou à Lyon, pour s’achever le 18 juin 2022.
« La preuve par l’exemple »
Directement inspirée de la convention citoyenne pour le climat (CCC) – cette dernière a livré, à l’issue de neuf mois de travaux, 149 propositions qui ont inspiré la loi « climat et résilience » promulguée le 22 août 2021 –, cette CEC s’est fixé pour objectif d’« émettre des propositions de transformation environnementale audacieuses et impactantes, destinées à être mises en œuvre dans les entreprises ». Elle ne répond pas à une commande du chef de l’Etat, contrairement à la convention citoyenne, qui s’était vue fixer un objectif de « réduction d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, dans un esprit de justice sociale ».
Pas de propositions chiffrées, il s’agit ici de trouver des solutions afin d’accélérer la transformation du modèle économique. « La page de la CCC est tournée, le travail a été frustrant, même si l’on a obtenu des avancées. C’est insuffisant et les entreprises qui représentent l’économie auront plus de poids que les politiques, la preuve par l’exemple sera peut-être plus motivante », estime Grégoire Fraty, ancienne figure des 150 de la convention citoyenne pour le climat, engagé dans cette nouvelle aventure.
Par Rémi Barroux – Le Monde