Russie. Un ancien journaliste condamné à 22 ans de détention pour de fausses accusations de trahison

En réaction aux informations selon lesquelles un tribunal de Moscou a condamné Ivan Safronov, ancien journaliste et conseiller auprès du directeur de l’agence spatiale russe Roscosmos à 22 ans d’emprisonnement pour « haute trahison », Natalia Priloutskaïa, chercheuse sur la Russie à Amnesty International, a déclaré : 

« La condamnation absurdement sévère prononcée contre Ivan Safronov symbolise la réalité périlleuse à laquelle sont confrontés les journalistes en Russie aujourd’hui. Elle met également en évidence les défaillances du système judiciaire russe et l’impunité dont jouissent les organismes d’État, qui n’hésitent pas à fabriquer des affaires avec peu ou pas de preuves à l’appui.

« Depuis l’arrestation d’Ivan Safronov en juillet 2020, ses avocats ont dû faire face à des obstructions répétées de la part des autorités. L’enquête et le procès lui-même ont été entachés de nombreuses violations de procédure. Il est rapidement devenu évident pour quiconque s’intéresse à l’affaire que ces poursuites n’ont absolument rien à voir avec la justice.

« Ivan Safronov a été jugé uniquement en raison de son travail de journaliste. Son seul “crime” fut de recueillir des informations auprès de sources ouvertes et de connaître et de se lier d’amitié avec des étrangers. Les autorités russes doivent annuler sa déclaration de culpabilité et sa peine et le libérer sans attendre. »

Complément d’information

Le 5 septembre, le tribunal municipal de Moscou a condamné Ivan Safronov à 22 ans de détention dans une colonie pénitentiaire à régime sévère, après l’avoir déclaré coupable de deux chefs d’accusation de « haute trahison ».

Auparavant journaliste pour Kommersant et Vedomosti, Ivan Safronov a été arrêté le 7 juillet 2020. Il a été accusé de « trahison d’État » pour avoir prétendument partagé des informations officielles sensibles avec deux étrangers lorsqu’il travaillait comme journaliste.

Ses avocats maintiennent que toutes les informations qu’il a recueillies ont été obtenues auprès de sources ouvertes et qu’elles demeurent disponibles.

Le politologue Demouri Voronine, l’une des deux personnes qui auraient reçu des renseignements sensibles, a admis devant le tribunal qu’il avait fait une fausse déclaration contre Ivan Safronov.

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