Série. “Jusqu’ici tout va bien” met mal à l’aise une partie des Maghrébins de France.. Vidéo

Diffusée sur Netflix, la série “Jusqu’ici tout va bien”, de la comédienne Nawell Madani, reçoit un accueil mitigé au sein de la diaspora maghrébine en France. La presse arabe analyse les réactions de ces spectateurs, qui ont adoré cette fiction ou ont au contraire estimé qu’elle perpétuait des clichés.

L’actrice belge d’origine algérienne Nawell Madani produit et réalise une série, dans laquelle elle joue également, diffusée sur Netflix depuis le 7 avril. “La série Jusqu’ici tout va bien est arrivé comme un tsunami social au sein de la diaspora algérienne”, écrit le site d’information indépendant Tout sur l’Algérie (TSA).

La série met en scène Fara, une journaliste de télévision sur le point de devenir présentatrice du JT. Son frère, impliqué dans un trafic de drogue, est dans le collimateur de la justice et des trafiquants. Fara risque sa carrière pour tenter de sauver son frère.

Succès sur la plateforme

Sur le plan commercial, le succès est au rendez-vous, puisque la série est vite devenue la plus regardée en France. Elle semble également faire des adeptes hors de l’Hexagone, se hissant au rang de 7e série la plus regardée du monde.

“Pour une fois, on y découvre la difficulté d’être femme d’origine maghrébine et musulmane en France. Le dilemme de la double culture et l’injonction à effacer les traces de ses origines maghrébines quand on fait un métier public comme Fara”, estime TSA.

Mais ce succès ne suffit pas à séduire le public d’origine maghrébine de France, dont une partie estime que cette fiction est stigmatisante. Un public qui est “las d’histoires de banlieue, de drogue ou d’islamisme”.

Pour les internautes qui ont donné leur avis sur la série, il aurait été préférable de raconter la vie d’une famille maghrébine autrement que “par le prisme de la drogue et de la violence”.

Certains commentaires vont même jusqu’à accuser l’actrice “d’entretenir le mythe de la droite et de l’extrême droite qui qualifie l’immigration maghrébine et noire africaine de délinquante”, détaille le site algérien.

Un pari ambitieux

Autre grief de ses téléspectatrices : l’une des actrices, Paola Locatelli, qui joue le rôle d’une des sœurs de Fara, est attaquée sur ses origines italiennes et capverdiennes. Pourquoi n’avoir pas opté pour une actrice d’origine maghrébine ? se demandent des internautes.

Pour Middle East Eye, la série “coche toutes les cases ‘cliché’”. L’humour, très présent dans la série, constituerait, selon ce site panarabe, “l’un des canaux principaux par lesquels les représentations sexistes et racistes circulent et se reproduisent” en France.

Toujours est-il, note TSA, que Nawell Madani a le mérite d’avoir “tenté le pari ambitieux d’introduire des personnages maghrébins dans un scénario noir à l’influence très américaine”, rappelant au passage que la plateforme Netflix met le plus souvent en avant des thèmes violents.

Par Malik Ben Salem – courrierinternational.com

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