Des ONG dénoncent un important projet gazier de TotalEnergies en Afrique du Sud

Le groupe français veut exploiter deux gisements en eaux profondes dans une zone riche en biodiversité, menaçant la faune marine et la pêcherie artisanale.

Des ONG environnementales ont lancé, lundi 17 octobre à Paris, une campagne contre un important projet gazier de TotalEnergies prévu selon elles dans une zone de courants dangereux au large de l’Afrique du Sud et qui menacerait une faune marine riche ainsi que la pêcherie artisanale. « TotalEnergies s’apprête à investir 3 milliards de dollars pour lancer des opérations de forage dans les eaux profondes sud-africaines, au détriment des petits pêcheurs et d’une biodiversité spectaculaire », affirment l’association Bloom (pour la protection des océans) et l’ONG sud-africaine The Green Connection dans un communiqué.

Les deux ONG ont lancé lundi une pétition internationale contre ce projet après que TotalEnergies a déposé, le 5 septembre, une « demande de licence de production pour exploiter deux importants gisements gaziers pouvant contenir jusqu’à un milliard de barils d’équivalent pétrole » dans la zone d’exploration de Brulpadda, à 175 km des côtes. Les autorités sud-africaines, qui comptent sur le gaz pour sortir de leur dépendance au charbon, doivent se prononcer sur l’obtention de cette licence au terme d’une enquête publique prévue jusqu’au 20 janvier, selon les associations.

« Ce sont des forages de grande profondeur, à plus de 1 000 mètres sous la surface, dans une zone de forts courants : ils savent que ce sont des eaux compliquées, avec un risque de marée noire », a assuré Swann Bommier, de Bloom, lors d’une conférence de presse à Paris. « Total est le premier à aller à cette profondeur. S’ils obtiennent ce permis, ce sera un énorme signal pour toute l’industrie » sur la possibilité de lancer des forages dans des eaux encore vierges, a-t-il ajouté.

Cachalots et tortues luths

« C’est un endroit spectaculaire du point de vue de la biodiversité, qui se trouve sur la route de migrations de baleines, de cachalots » et où « il y a aussi des dauphins, des tortues luths, des phoques », a défendu Claire Nouvian, la présidente de Bloom. « Le gaz n’est pas une énergie de transition, il faut dire stop au greenwashing », a déclaré l’eurodéputée écologiste Karima Delli, venue soutenir les ONG avec l’eurodéputé Raphaël Glucksmann et le député François Ruffin (La France insoumise).

« Nous, les pêcheurs artisanaux de ce pays, craignons que ce moyen de subsistance nous soit enlevé, a dénoncé l’un d’eux dans une vidéo diffusée lors de la conférence. Nous disons à notre gouvernement : arrêtez de promouvoir l’exploration pétrolière et gazière dans nos océans. »

La pression des ONG environnementales augmente de plus en plus contre divers projets de TotalEnergies, alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’est prononcée en 2021 pour l’arrêt immédiat de tout nouvel investissement dans les énergies fossiles afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Un mégaprojet du groupe français en Ouganda et en Tanzanie est attaqué par des ONG depuis 2019 devant la justice française.

A fuel storage tank is pictured at the TotalEnergies refinery site, in Donges, western France, on October 12, 2022. – France’s Prime Minister announced on October 11, 2022 the requisition of staff to unlock the fuel depots of the group Esso-Exxonmobil, where a wage agreement was reached on October 10, 2022 by two trade unions, which have a majority at the group but not at its refineries. (Photo by DAMIEN MEYER / AFP)

World Opinions + Le Monde avec AFP

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