Iran. Des détenu·e·s fouettés et soumis à des violences sexuelles et à des décharges électriques dans le cadre d’une épouvantable répression à la suite de manifestations – Nouveau rapport

La police, les services du renseignement, les forces de sécurité et des agents de l’administration pénitentiaire iraniens ont commis, avec la complicité de juges et de procureurs, un vaste ensemble de terribles violations des droits humains, recourant notamment à la détention arbitraire, à la disparition forcée, à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements contre les personnes arrêtées en raison des manifestations qui ont eu lieu dans tout le pays en novembre 2019, déclare Amnesty International dans un nouveau rapport accablant rendu public le 2 septembre.

La police, les services du renseignement, les forces de sécurité et des agents de l’administration pénitentiaire iraniens ont commis, avec la complicité de juges et de procureurs, un vaste ensemble de terribles violations des droits humains, recourant notamment à la détention arbitraire, à la disparition forcée, à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements contre les personnes arrêtées en raison des manifestations qui ont eu lieu dans tout le pays en novembre 2019, déclare Amnesty International dans un nouveau rapport accablant rendu public le 2 septembre.

Ce rapport, intitulé Trampling humanity: Mass arrests, disappearances and torture since Iran’s 2019 November protests, expose les témoignages effroyables de dizaines de manifestant·e·s, de passant·e·s et d’autres personnes encore qui ont été arrêtées de façon violente, soumises à une disparition forcée ou détenues au secret, privées systématiquement d’accès à des avocats au cours des interrogatoires, et torturées de façon répétée afin qu’elles « avouent ». Ces personnes font partie des 7 000 hommes, femmes et enfants arrêtés par les autorités iraniennes en quelques jours dans le cadre de la violente répression des manifestations.

Figurent parmi les victimes des enfants dont certains n’avaient que 10 ans, ainsi que des manifestant·e·s et des passant·e·s arrêtés dans des hôpitaux alors qu’ils avaient besoin de soins pour des blessures par balle, des défenseur·e·s des droits humains, y compris des militant·e·s des droits des minorités, des journalistes et des personnes qui ont participé à des cérémonies à la mémoire de celles et ceux qui ont été tués pendant les manifestations. Plusieurs centaines de ces personnes ont depuis été condamnées à des peines d’emprisonnement et de flagellation, et quelques-unes à la peine de mort à l’issue de procès d’une flagrante iniquité, présidés par des juges partiaux, à huis clos, qui ont souvent duré moins d’une heure et qui étaient systématiquement basés sur des « aveux » entachés par l’utilisation de la torture.

« Au cours des jours qui ont suivi les manifestations de masse, les vidéos montrant les forces de sécurité iraniennes en train de blesser et de tuer délibérément des manifestant·e·s et des passant·e·s non armés ont provoqué une onde de choc dans le monde entier. Les nombreux actes de cruauté infligés, à l’abri des regards, à des personnes détenues et à leurs proches par des agents des services iraniens ont été beaucoup moins visibles, a déclaré Diana Eltahawy, directrice adjointe pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.

« Au lieu d’enquêter sur les allégations de disparitions forcées, d’actes de torture, d’autres formes de mauvais traitements et d’autres crimes encore commis contre des personnes détenues, les procureurs iraniens se sont faits complices de la campagne de répression en retenant des accusations liées à la sécurité nationale contre plusieurs centaines de personnes qui n’avaient fait qu’exercer leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, et les juges ont prononcé des verdicts de culpabilité sur la base d’« aveux » entachés par l’utilisation de la torture. Cette longue liste de crimes et de violations, perpétrés en toute impunité, s’est accompagnée d’une vague d’« aveux » forcés télévisés présentés dans des vidéos de propagande gouvernementale, et de déclarations grotesques de hauts représentants des pouvoirs publics qui ont fait l’éloge des services du renseignement et des forces de sécurité en qualifiant d’héroïque leur rôle dans cette violente répression. »

Amnesty International a enregistré le nom, et d’autres informations personnelles, de plus de 500 manifestant·e·s et autres personnes, dont des journalistes et des défenseur·e·s des droits humains, qui ont fait l’objet d’une procédure pénale inique en raison des manifestations.

Les peines d’emprisonnement infligées aux personnes déclarées coupables sont d’une durée allant d’un mois à 10 ans et reposent sur des accusations vagues et fallacieuses relatives à la sécurité nationale, notamment : « rassemblement et collusion en vue de porter atteinte à la sécurité nationale », « diffusion de propagande contre le régime », « trouble à l’ordre public » et « outrage au Guide suprême ». Parmi les personnes condamnées, trois au moins, Amirhossein Moradi, Mohammad Rajabi et Saeed Tamjidi, ont été condamnées à la peine de mort pour « inimitié à l’égard de Dieu » (moharebeh) en raison d’actes de vandalisme, et une autre, Hossein Reyhani, est dans l’attente de son procès pour une infraction présumée pour laquelle elle encourt la peine capitale.

Lire le Rapport amnesty.org

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