Livre. « Love & Justice » : escapade guidée dans les cheveux et la tête de l’artiste ivoirienne Laetitia Ky.. Vidéo

Le premier livre de Laetitia Ky est une invitation à faire connaissance avec la jeune femme qui sculpte ses cheveux. Son travail, qui s’est diffusé sur les réseaux sociaux depuis sa Côte d’Ivoire natale, fait d’elle une porte-voix.

Pas un seul de ses cheveux n’échappe à Laetitia Ky. L’artiste ivoirienne, qui s’illustre avec ses sculptures capillaires dévoilées sur son compte Instagram en 2017, est à l’affiche du film Disco Boy de Giacomo Abbruzzese, à découvrir actuellement en salles.

Son livre est lui aussi disponible en librairie. Dans Love & Justice –  Une aventure artistique, engagée et militante, publié aux éditions EPA, la jeune femme se raconte, évoque son art – ses sculptures capillaires – et ses combats, notamment en faveur des droits des femmes et la promotion « de l’amour inconditionnel de soi, de la transformation sociale et de la justice ». L’ouvrage, organisé en chapitres autour de ces trois thématiques, est à la fois une autobiographie, une exposition de son travail en 135 clichés et « un plaidoyer en faveur de la culture et de la beauté noire ».  

Par capillarité  

« Je sais que mon art militant se démarque parce que je fais passer mes messages de manière originale », écrit-elle. C’est le moins que l’on puisse dire. Laetitia Ky s’y consacre professionnellement depuis 2015 en triturant ses propres cheveux qui finissent par représenter des symboles, des animaux, des objets ou encore des thématiques politiques et sociales. 

Les sculptures qui l’ont rendue célèbre sont une série de 12 photos où ses cheveux forment deux mains occupées à faire différentes choses sur chaque cliché. Celle où ses mains capillaires tiennent des lunettes et ses vraies mains, un livre, sera la plus partagée. Une photographie qu’elle a revisitée en tenant son propre ouvrage, paru en mars dernier.  

Ses « aventures capillaires », comme l’explique Laetitia Ky, née en 1996 en Côte d’Ivoire, remontent à son enfance. « J’ai dû ‘améliorer’ plus d’une vingtaine de barbies », raconte celle qui a très vite constaté que les fameuses poupées avec lesquelles elle jouait n’avaient pas la même texture de cheveux qu’elle. Ses performances artistiques sont l’histoire d’une reconquête, d’une « réconciliation » avec son hériage africain. « Ce n’est que lorsque j’ai commencé à m’aimer en tant que femme africaine à la peau sombre que j’ai voulu en apprendre davantage sur ma culture », déclare-t-elle.

Photo extraite du livre "Love & Justice" de Laetitia Ky, Editions EPA. (E/P/A)
Photo extraite du livre « Love & Justice » de Laetitia Ky, Editions EPA. (E/P/A)

Une aventure intime 

Love & Justice est aussi l’occasion d’en apprendre davantage sur la carrière d’une jeune femme qui s’est intéressée au mannequinat pour financer ses cours de théâtre. Elle est devenue mannequin professionnelle en signant avec l’agence Elite en 2019. « J’ai toujours rêvé de devenir actrice ». Le rêve deviendra réalité grâce à son compatriote Philippe Lacôte qui a réalisé La Nuit des rois, le premier film auquel elle a participé. Cependant, confie Laetitia Ky, « j’aimerais faire carrière au-delà de la comédie et du mannequinat, et j’espère faire passer mon art des réseaux sociaux au monde physique des galeries ».

Le livre est bien évidemment une fenêtre sur ses rapports chaotiques avec ses cheveux, sa matière première désormais, qui sont naturels depuis ses 15 ans. L’âge auquel, grâce aux tresses des Afro-Américaines, elle a renoncé à defriser sa chevelure crépue au bout d’une décennie de maltraitance chimique. Plus tard, c’est l’art ancestral de se coiffer sur le continent qui lui servira de source d’inspiration. 

Love & Justice se fait particulièrement intime, notamment dans le chapitre consacré à l’amour de soi, quand elle évoque le fait d’avoir réussi à surmonter « (son) trouble alimentaire ». Un mal-être qui s’est déclenché au début de l’adolescence. Dans cette partie du livre, elle évoque également le harcèlement en ligne. L’activisme en ligne, écrit-elle, « peut également ouvrir la porte à des réactions négatives, la haine et l’intimidation ». « J’ai toujours choisi sciemment d’utiliser mon corps comme support », revendique-t-elleen espérant continuer à être une source d’inspiration pour les jeunes femmes dont elle a déjà « changé la vie de certaines ». 

"Love & Justice" de Laetitia Ky (EPA) (EPA)
« Love & Justice » de Laetitia Ky (EPA) (EPA)

Love & Justice –  Une aventure artistique, engagée et militante, de Laetitia Ky (E/P/A, 224 p., 25€)

Extrait : « Mon art m’a d’abord servi à aimer tous les aspects de mon être – mes origines, mes couleurs, mon corps, mon esprit, ma condition de femme, mon identité africaine, mon moi tout entier -, puis j’en suis venue à utiliser l’énergie et la positivité pour voir plus grand. » 

World Opinions – France Culture

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