Coronavirus : la Chine teste déjà ses vaccins à grande échelle

Plusieurs statistiques publiées par les laboratoires pharmaceutiques démontrent que la vaccination a commencé cet été en Chine dans des proportions déjà importantes et avant même la validation des traitements. 

Les vaccins ne sont pas prêts. Mais ce n’est pas grave. On vaccine déjà. Plusieurs chiffres venus de Chine en témoignent. Ce ne sont pas des statistiques officielles du gouvernement à Pékin, mais des chiffres publiés par les laboratoires de recherche. Quatre projets de vaccins ont été validés en Chine. Et la société Sinopharm, qui en développe deux, vient d’annoncer avoir déjà vacciné plus de 100 000 personnes avant même la conclusion des essais cliniques. Tout ça s’est déroulé discrètement pendant l’été, en juillet et en août;  Dans le même temps, un troisième projet de vaccin a lui aussi été testé sur plusieurs dizaines de milliers de personnes, par une autre entreprise chinoise, Sinovac.

Les firmes chinoises affirment avoir vacciné en priorité leurs propres personnels (90% des salariés au sein de Sinovac, dont toute la direction de l’entreprise) et aussi les personnes les plus exposées : médecins, infirmières, diplomates, douaniers. La directrice du Centre chinois de prévention des maladies, Guizen Whu, affirme que jusqu’à présent, aucun effet secondaire n’a été décelé. Le problème, c’est que tout cela s’effectue alors que les tests ne sont pas achevés. 

Une grosse prise de risque sur les effets secondaires

Il y a là une différence de stratégie majeure avec les laboratoires européens. Début septembre,  le laboratoire anglo-suédois Astra Zeneca, qui travaille avec l’université d’Oxford, a suspendu ses essais, parce que l’une des personnes testées manifestait des symptômes imprévus. Finalement, les essais ont pu reprendre. Mais c’est bien l’application du principe de précaution qui est à l’œuvre en Europe : prendre le temps du recul pour mesurer les effets d’un traitement sur des groupes témoins, avant toute généralisation.

La Chine adopte donc une stratégie opposée. On vaccine déjà à grande échelle, avant même de savoir si le vaccin a des effets secondaires indésirables. Autrement dit, ce qu’on appelle la phase 3 des tests n’est pas achevée. C’est une évidente prise de risque. Mais elle est sans doute plus acceptable par le corps social en Chine. Et surtout il y a le choix délibéré de vouloir rassurer, inspirer la confiance. Du coup, les autorités chinoises commencent elles aussi à évoquer la mise à disposition de vaccins pour le grand public, avant la fin de cette année, un calendrier jugé irréaliste voire dangereux de ce côté-ci de la planète.  

Une course de vitesse Chine-Russie-États Unis

Qui plus est, les Chinois ne sont pas les seuls à s’être lancés dans cette course à l’échalote pour être le premier à valider un vaccin. C’est le cas aussi de la Russie. Moscou a surpris tout son monde mi-août en dévoilant l’état d’avancement de son projet de vaccin baptisé Spoutnik V : là aussi, des tests sur des dizaines de milliers de personnes, prochaine mise à disposition pour le grand public, et processus de fabrication industrielle en partenariat notamment avec l’Egypte.

Et puis il y a Trump. Le président américain exerce une pression maximale sur les laboratoires américains, notamment Moderna, pour obtenir la commercialisation d’un vaccin avant la date clé du 3 novembre, l’élection présidentielle aux États Unis. On le sent bien à travers ces trois exemples, la motivation est d’abord politique : être le premier à brandir le vaccin miracle, quitte à courir un risque sanitaire. Pour mémoire, rappelons enfin qu’il y a actuellement 173 projets de vaccin dans le monde, selon les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé. Dont 31 sont en phase clinique.  

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