Le « Hirak » face au risque d’une prise de pouvoir islamiste en Algérie

Les Algériens ont repris leur révolution, après une interruption des manifestations au plus fort de la pandémie de coronavirus. Mais le régime répond au « Hirak » par une répression de plus en plus forte, brandissant depuis le début du mouvement la « menace islamiste ».

Agé de 25 ans, Amine a été l’un des tout premiers à avoir osé manifester il y a deux ans. Et depuis, c’est devenu la routine chaque mardi et vendredi. « Il y a un déploiement super important des forces de l’ordre. Je ne peux pas rester à la maison, je vais sortir, mais c’est compliqué », a-t-il témoigné..

Les islamistes parmi les manifestants

Cet étudiant n’a qu’un rêve: se débarrasser d’un régime considéré comme mafieux et militaire. Mais ce qui lui fait peur aujourd’hui, c’est que le « Hirak » – nom donné à cette révolution populaire et pacifique dans laquelle il place toute son énergie – ne profite qu’aux islamistes.

Car tout le peuple algérien, dans sa diversité, manifeste: la gauche, les personnes laïques comme Amine, mais aussi de plus en plus d’islamistes. « Les plus organisés et endurants, ce sont eux », souligne le jeune homme. « Il faut être lucides, à force de nous épuiser ainsi, le régime les renforce ».

Cette « menace islamiste » est brandie depuis le début du mouvement par le régime. Mais l’étudiant fait la part des choses et résume: « Le régime se sert de cette menace pour nous faire taire, c’est de la propagande. Mais avec le temps, à force de résister à nos revendications, il renforce les conservateurs. C’est malheureusement un fait ».

« Les gens voteraient pour un régime théocratique »

Et « si le régime algérien attend, ce sont les islamistes qui vont pendre les rênes de l’Algérie », poursuit le jeune manifestant. « L’Algérien va à la mosquée depuis son plus jeune âge. Avant d’aller à l’école, les Algériens sont profondément musulmans, chose que je respecte », explique-t-il. « Mais les gens sont programmés pour ça. Ils voteraient automatiquement pour un régime théocratique, sans même le vouloir, sans même le comprendre. Moi, je préfère mille fois un régime militaire qu’un régime théocratique ».

Nécessité de négocier avec le pouvoir

Et pour Amine, la seule solution est de s’organiser. « Il faut faire des partis politiques, négocier avec le régime, gagner des concessions. Le putschisme n’est pas la solution ».

Selon lui, il faut que le « Hirak » désigne des représentants – toutes tendances confondues – et ne réclame plus une simple révolution. Et il faut que ces derniers négocient avec le régime, lui arrachent des libertés, petit à petit pour éviter que cet élan populaire démocratique ne profite in fine qu’aux islamistes.

World Opinions – RTSinfo

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