La conférence mondiale de l’ONU sur le climat, qui devait s’achever vendredi, sera prolongée jusqu’à samedi, a annoncé vendredi son président égyptien Sameh Choukri. Les négociations patinent toujours sur la question d’un fonds d’indemnisation pour les dégâts subis par les pays pauvres.
Ovationné à Charm el-Cheikh, le président brésilien élu Luiz Inacio Lula da Silva a proclamé mercredi « le retour » du Brésil sur le front de la lutte mondiale contre le changement climatique. Il propose aux Nations unies d’organiser le 30e sommet sur le climat en 2025 en Amazonie.
« Il reste encore beaucoup de travail si nous voulons obtenir des résultats significatifs et tangibles dont nous pourrons être fiers. Il faut maintenant changer de vitesse », a lancé le président de la COP27 Sameh Choukri en ouverture de la dernière ligne droite de la conférence mondiale sur le climat.
Prolongation jusqu’à samedi soir
La conférence mondiale de l’ONU sur le climat, dont les négociations patinent notamment sur les questions de financement pour les pays pauvres, sera prolongée jusqu’à samedi, a annoncé vendredi son président égyptien Sameh Choukri.
« Je suis déterminé à terminer cette conférence demain », a déclaré Sameh Choukri, appelant les parties à « passer la vitesse supérieure » dans les négociations, initialement prévues pour s’achever vendredi.
« Je suis toujours préoccupé par le nombre de questions non résolues, notamment sur les finances, l’atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre, ndlr), les pertes et dommages (dégâts déjà causés par le changement climatique) et leurs liens », a poursuivi Sameh Choukri, qui est également ministre égyptien des Affaires étrangères.
« J’appelle les parties à travailler ensemble pour résoudre ces questions restantes aussi rapidement que possible », a-t-il ajouté.
Sur un des dossiers importants, les financements pour les « pertes et dommages » déjà subis par les pays pauvres, souvent très peu responsables du réchauffement mais très exposés à ses impacts, les choses semblaient évoluer depuis jeudi soir.
L’Union européenne a fait une ouverture, en acceptant le principe de la création d’un « fonds de réponse aux pertes et dommages », assorti de conditions et de la réaffirmation d’objectifs forts en matière de réduction des émissions et d’objectifs de limitation du réchauffement.
Une proposition de résolution sur les pertes et dommages présentée tard jeudi par les « facilitateurs » de ce dossier avançait également une option sur la décision de principe sur un fonds spécifique, une demande pressante des pays en développement.
La ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, présidente en exercice du puissant groupe de négociations G77+Chine, a indiqué vendredi que cette option était acceptable, « avec quelques changements que nous avons soumis » et que les négociations se poursuivaient.
Les dirigeants politiques du monde entier sont réunis depuis le 7 novembre à Charm el-Cheikh, en Egypte. Ils sont sous pression pour renforcer leurs engagements climatiques, face à un réchauffement qui s’emballe, et apporter un soutien financier aux pays pauvres, qui en souffrent le plus.
Les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser de 45% d’ici 2030 pour avoir une chance de limiter le réchauffement à 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. Or, les pays sont loin de faire ce qui est nécessaire pour lutter contre le réchauffement.
Dans un geste que beaucoup espèrent plus que symbolique, les délégués ont décidé lors de l’ouverture officielle de mettre pour la première fois à l’agenda officiel de la conférence la question épineuse du financement des dommages déjà causés par le réchauffement.
Cette 27e conférence se déroule sur fond de crises multiples et liées qui secouent le monde: invasion de l’Ukraine, inflation galopante et menace de récession, crise énergétique, avec relance ou soutien aux énergies fossiles, crise alimentaire.
World Opinions – agences