Les dirigeants du G7 sont convenus mardi d’étudier la possibilité d’interdire le transport du pétrole russe vendu au-delà d’un certain prix, dans le but de limiter la capacité de Moscou à financer la guerre en Ukraine. Le G7 s’est également engagé pour la lutte contre la faim dans le monde, attisée encore par le conflit ukrainien.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie et ses conséquences économiques – en particulier la flambée des prix de l’énergie et des produits alimentaires – ont été au coeur des discussions entre les chefs d’Etat et de gouvernement du Groupe des sept grands pays industrialisés réunis depuis dimanche dans les Alpes bavaroises.
Un plafonnement des prix du pétrole ferait encore monter d’un cran les pressions exercées par les Occidentaux sur la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a prévenu, lors de la conférence de presse de clôture du sommet, que les sanctions contre la Russie ne seraient levées que lorsque le président russe Vladimir Poutine admettrait que ses projets en Ukraine étaient voués à l’échec.
L’idée du mécanisme de plafonnement, avancé initialement par les Etats-Unis, serait de lier services financiers, assurances et transport de cargaisons de pétrole à un plafonnement du prix. Un transporteur ou un importateur souhaitant bénéficier de ces services devrait alors s’engager à ce que le pétrole russe soit vendu à un prix plafonné.
Empêcher les profits de Moscou
Le G7 a invité tous les pays partageant le même point de vue à rejoindre ce mécanisme. Les Occidentaux envisagent ce plafonnement comme un moyen d’empêcher Moscou de profiter de l’envolée des prix de l’énergie provoquée par l’invasion de l’Ukraine, qui réduit en partie la portée des sanctions imposées à la Russie.
Les recettes des exportations pétrolières de la Russie en mai ont grimpé malgré une baisse des volumes, a relevé l’Agence internationale de l’énergie dans son rapport mensuel en juin.
La Russie « ne peut ni ne doit » gagner la guerre qu’elle a lancée il y a plus de quatre mois en Ukraine, a souligné le président français Emmanuel Macron à l’issue du G7, tout en pointant du doigt les « profiteurs de guerre », certains producteurs et spéculateurs qui font des « superprofits en pétrole et en gaz ».
Les dirigeants ont en outre accepté d’oeuvrer en faveur d’une interdiction des importations d’or russe, a déclaré mardi un responsable européen.
4,5 milliards de dollars contre l’insécurité alimentaire
Le G7 s’est engagé par ailleurs à consacrer 4,5 milliards de dollars (4,3 milliards de francs) à la lutte contre la faim dans le monde face à l’insécurité alimentaire entretenue par la flambée du prix des produits agricoles, autre conséquence du conflit. Il a aussi exhorté les pays et entreprises disposant d' »importants stocks de nourriture » à contribuer à atténuer la pénurie alimentaire.
Plus de la moitié de la somme sera fournie par les États-Unis, a déclaré un haut responsable américain. Cet argent servira à lutter contre la faim dans 47 pays et à financer des organisations régionales, a-t-il précisé.
Certaines ONG ont jugé ce montant bien trop modeste. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies dit avoir besoin de 22,2 milliards de dollars cette année.
World Opinions + agences