« Kandidatos » met en scène douze combattants à l’effigie de personnalités politiques. Avec son succès, le dernier rejeton d’une lignée de jeux vidéo politisés témoigne de la façon dont la communauté vidéoludique est devenue un enjeu électoral dans le pays.
La tendance est récente mais elle se confirme d’année en année au Brésil, et devrait être particulièrement fertile en 2022 : la politisation des jeux vidéo. Deux phénomènes se complètent, s’emmêlent et se répondent. Le premier consiste à créer des jeux en se moquant des personnages politiques, de leurs mimiques et de leurs discours, à l’image du jeu payant Kandidatos, téléchargé 170 000 fois ces derniers mois dans le pays, selon son créateur.
S’y s’affrontent sur un plateau de débat télévisé ou devant le Congrès brésilien douze personnalités politiques, dont « Bolsonaryo », (Jair Bolsonaro), l’actuel président, et « Lulo », Luiz Inacio Lula da Silva, son très probable adversaire à gauche.
Le jeu est agrémenté de citations de ces personnalités, toutes bien connues du public comme ce « canalhas ! » (« crapules » ), que Bolsonaro aime tant répéter pour décrire ses concurrents. Gabriel Nunes, le créateur de Kandidatos, a choisi la politique comme terrain de jeu car, dit-il, « c’est clairement le thème du moment au Brésil. On adore se moquer, faire des “mèmes” de tout, même du pire comme pendant la pandémie ». Pour ne pas être accusé de préférer un politique à un autre, Nunes a pris soin de donner à tous les mêmes facultés : « J’ai voulu amuser les gens sans arrière-pensée politique et ça a très bien marché. »
Propagande d’extrême droite
Si Gabriel Nunes se défend ainsi de toute implication politique, c’est qu’il n’ignore pas qu’il existe dans les jeux brésiliens un second courant, bien plus tendancieux..
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