L’Union européenne a trouvé un accord lundi qui devrait permettre de réduire de quelque 90% ses importations de pétrole russe d’ici à la fin de l’année. L’objectif est de tarir le financement de la guerre menée par la Russie en Ukraine. Une exemption a été accordée à la Hongrie.
Les 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE réunis en sommet à Bruxelles se sont mis d’accord sur un embargo progressif concernant le pétrole transporté par bateau, soit les 2/3 des achats européens de pétrole russe. L’exemption prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de Budapest, est temporaire.
Berlin et Varsovie s’étant engagés à arrêter leurs importations par l’oléoduc Droujba, au total, c’est 90% des exportations de pétrole russe vers l’UE qui seront arrêtées d’ici à la fin de l’année, affirment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron. L’extension de l’embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée « dès que possible ».
La Russie fait le choix de poursuivre sa guerre en Ukraine. En Européens, unis et solidaires du peuple ukrainien, nous prenons ce soir de nouvelles sanctions. Nous avons décidé de mettre fin aux importations de pétrole russe à 90% d’ici fin 2022.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 30, 2022
Dépendance de la Hongrie
Plus tôt dans la journée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé par visioconférence les dirigeants de l’UE à « cesser leurs querelles » pour adopter rapidement le sixième paquet de sanctions contre Moscou, dont l’embargo pétrolier était le point le plus sensible.
Budapest avait conditionné son feu vert à des garanties sur son approvisionnement. En arrivant au sommet, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait réclamé des assurances en cas de coupure de l’oléoduc Droujba, qui approvisionne son pays en passant par l’Ukraine.
La Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer, dépend pour 65% de sa consommation du pétrole acheminé par Droujba. Elle s’était opposée à la proposition initiale d’un embargo, à moins de bénéficier d’un délai d’au moins quatre ans et d’environ 800 millions d’euros de financements européens pour adapter ses raffineries.
Unanimité requise
La Hongrie a aussi réclamé de pouvoir être approvisionnée en pétrole russe par voie maritime si l’arrivée par oléoduc venait à être arrêtée. « C’est la garantie dont nous avons besoin », avait lancé Viktor Orban.
L’unanimité est requise pour l’adoption des sanctions. Le feu vert politique des dirigeants doit encore donner lieu à un accord entériné au niveau des ambassadeurs des Vingt-Sept pour en régler les détails avant que les mesures n’entrent en vigueur.
#Unity
— Charles Michel (@eucopresident) May 30, 2022
Agreement to ban export of Russian oil to the EU.
This immediately covers more than 2/3 of oil imports from Russia, cutting a huge source of financing for its war machine.
Maximum pressure on Russia to end the war.
#EUCO
Principale banque russe exclue de Swift
En négociation depuis un mois, le nouveau paquet de sanctions prévoit aussi un élargissement de la liste noire de l’UE à une soixantaine de personnalités, dont le chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill. Il comprend l’exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont Sberbank, principal établissement du pays.
Le sommet de deux jours doit aussi aborder mardi les conséquences de la crise alimentaire liée à la guerre et la transformation énergétique du continent pour se passer du gaz russe.
World Opinions + agences