La crise engendrée par le Covid-19 a poussé les financiers et les organisations sportives à faire affaire, pour des montants considérables.
Le devenir sportif de Lionel Messi n’a pas été le seul feuilleton estival du ballon rond espagnol. L’accord entre la Liga, l’organe qui gère le football professionnel dans le pays, et CVC Capital Partners, un des plus grands fonds d’investissement au monde, secoue la péninsule Ibérique. Il a été entériné, le 12 août, par 38 des 42 clubs composant les première et deuxième divisions espagnoles mais les deux poids lourds, le Real Madrid et le FC Barcelone, s’y opposent.
Ce protocole octroie au fonds d’investissement basé à Londres une part d’environ 11 % des revenus audiovisuels et non audiovisuels du championnat pendant cinquante ans, de même qu’une participation de 10 % au capital d’une nouvelle entité commerciale, LaLiga Impulso, contre un paiement de 2,1 milliards d’euros. Depuis, fans et clubs se déchirent. Florentino Pérez, le président du Real Madrid et soutien d’une Super Ligue européenne, menace d’attaquer les promoteurs de la transaction, dont Javier Tebas, le président de la Liga.
A l’autre bout du monde, ce sont les joueurs de rugby néo-zélandais qui s’arc-boutent depuis des mois pour empêcher le fonds d’investissement Silver Lake de prendre 15 % de la société gérant les droits commerciaux des All Blacks. Une opération, bénie début 2021 par la fédération néo-zélandaise de rugby, qui valorise cette franchise à 2,2 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros).
Pour les stars au maillot noir, Sam Cane et autres Aaron Smith, le « lien spécial et la nature de ce que le rugby représente en Nouvelle-Zélande » pourraient être remis en cause par cette transaction, ont-ils écrit dans une lettre dévoilée en mars par le New Zealand Herald. Et de pointer « un risque inhérent d’appropriation culturelle, réelle ou ressentie, sachant que Silver Lake est un fonds d’investissement américain ».
Par Isabelle Chaperon et Aude Lasjaunias – Le Monde