Le mot de l’éco. Reprise économique : retour à la situation d’avant la crise sanitaire, pas avant 2023

« Reprise », c’est le mot de l’éco, cette semaine. La deuxième vague de l’épidémie de coronavirus et le reconfinement décidé en France, ont en effet assombri l’horizon économique.

À quand la reprise économique ? Alors que la deuxième vague de Covid-19 est particulièrement forte en France et qu’un reconfinement plus souple que le premier a été mis en place le 27 octobre, les économistes n’attendent pas une reprise économique réelle en 2021, et c’est d’ailleurs aussi valable dans une grande partie de l’Union européenne.

Un rebond modeste de la croissance en 2021

 Il y aura un rebond de la croissance, ça, personne n’en doute. C’est même quasiment mathématique après l’année 2020 catastrophique qu’on aura connue. Mais un rebond relativement modeste, moins fort, moins vigoureux que ce que les différents gouvernements et institutions anticipaient avant la deuxième vague de l’épidémie de coronavirus.

La Commission européenne table désormais, dans des statistiques publiées en fin de semaine, sur une croissance limitée à 4,2% en moyenne au sein de la zone euro, en 2021, 2 points de moins que lors de ses précédentes prévisions. Ce qui serait très loin de rattraper la chute de cette année, estimée en moyenne à 7,8% du PIB pour les pays membres. Et encore, le scénario de Bruxelles pour 2021 s’avère pour certains presque optimiste puisqu’il a été établi sans inclure de 3e ou de 4e vague épidémique au cours de l’année, et sans les conséquences négatives que cela pourrait entraîner.

Comment la France se situe-t-elle par rapport à ses voisins ? 

Moins bien que la plupart d’entre eux en 2020, mais mieux que tous en 2021, toujours selon la Commission européenne. La France afficherait ainsi le plus fort rebond de la zone euro l’an prochain, avec une croissance atteignant 5,8%. Une performance toutefois en trompe-l’oeil, nettement inférieure aux prévisions de Bercy, sur lesquelles sont construites le projet de budget de l’Etat pour l’an prochain.

Et pas de quoi réparer tous les dégâts causés par la crise sanitaire cette année. L’économie française souffre en effet particulièrement car elle est davantage dépendante des services et du tourisme que l’Allemagne, par exemple, des secteurs plus pénalisés par l’épidémie que l’industrie.

Un retour à la situation économique d’avant-Covid pas avant 2023

C’est ce qu’estiment désormais plusieurs institutions, dont la Commission européenne, qui tablent sur une année 2022 un peu mi-figue mi-raisin. Et c’est valable pour la France comme pour les autres pays de la zone euro. De quoi encourager tous ceux qui plaident déjà pour des plans de relance encore plus massifs, à l’échelle de l’Europe, afin de permettre un rebond plus rapide de l’économie et un retour à la situation d’avant-Covid dès 2022.

Pour rappel, la France a pour l’instant annoncé un plan de soutien et d’investissements de 100 milliards d’euros au total dont un tiers consacré à la transition écologique. Une enveloppe sans doute amenée à augmenter à mesure que la reprise apparaît moins franche et plus lointaine. 

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