La situation est devenue insoutenable : de plus en plus d’Iraniens choisissent l’exil vers la Turquie

Reportage. Les ressortissants de la République islamique fuyant la crise sont les premiers acheteurs étrangers en Turquie.

Comme tous les jours depuis une semaine, Reza (prénom d’emprunt) a mis un ample manteau pour se protéger du froid et des baskets pour enchaîner les visites d’appartements et de maisons à Istanbul. « La journée va être longue », précise cet homme d’affaires iranien, arrivé à Istanbul fin novembre. En cette journée de début décembre, il se rend dans le quartier résidentiel à l’ambiance décontractée de Kadiköy, situé dans la partie asiatique d’Istanbul, pour visiter des appartements à Park résidence, un complexe où vivent de nombreux Iraniens.

« Je fais entre trois et quatre visites par jour », explique ce père de deux enfants âgés de 2 et 7 ans qui, comme de nombreux Iraniens, cherche à acheter un bien immobilier d’une valeur d’au moins 250 000 de dollars (soit 206 400 euros), seuil qui permet d’obtenir la nationalité turque. De culture islamique, comme son voisin iranien, la Turquie est l’un des rares pays dans le monde à exempter les Iraniens de visa, devenant ainsi l’une de leurs destinations favorites, aussi bien pour faire du tourisme que pour y vivre.

Après la crise monétaire de 2018, qui a fait basculer l’économie turque dans la récession, Ankara a facilité l’obtention de sa citoyenneté pour les ressortissants étrangers, abaissant le seuil d’investissement immobilier de 1 million de dollars à 250 000.

Ainsi, les Iraniens sont-ils devenus les premiers acheteurs étrangers sur le sol turc, suivis par les Irakiens. Sur presque 37 000 biens immobiliers vendus depuis le début de l’année 2020, 18 % ont été acquis par des Iraniens, soit 40 % de plus qu’à la même période il y a un an.

Par Ghazal Golshiri – Le Monde

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