Le Fonds monétaire international table sur une croissance mondiale de 6 % en 2021 et de 4,9 % en 2022. Mais l’émergence de variants plus contagieux et la circulation prolongée du Covid-19 pourraient fragiliser ce rebond.
La reprise économique se poursuit, mais, en raison des inégalités vaccinales, le fossé se creuse entre les nations les plus riches et les autres, s’inquiète le Fonds monétaire international (FMI) dans la mise à jour de ses prévisions, publiée mardi 27 juillet. « L’accès aux vaccins apparaît comme la principale ligne de rupture divisant la reprise mondiale en deux blocs : ceux qui peuvent espérer la poursuite de la normalisation de l’activité cette année (presque toutes les économies avancées), et ceux qui seront encore confrontés à une résurgence des infections et une hausse des morts liés au Covid », résume l’institution, soulignant la montée de risques depuis ses prévisions d’avril. Car il n’est pas exclu que la circulation prolongée du virus fragilise la reprise, y compris dans les pays où les contaminations sont pour le moment très basses, prévient-elle.
Comme il y a trois mois, le fonds table sur une croissance mondiale de 6 % en 2021, après le recul de 3,2 % en 2020. Cependant, la composition de ces prévisions a changé. Le FMI est un peu plus optimiste pour les économies avancées, qui pourraient voir leur produit intérieur brut (PIB) augmenter de 5,6 % en 2021, soit 0,5 point de plus qu’estimé en avril. La raison : près de 40 % de la population y sont déjà totalement vaccinés, et les contraintes sanitaires se sont un peu relâchées.
En revanche, il est plus pessimiste pour les économies émergentes et en développement, où guère plus de 10 % de la population sont vaccinés. Leur PIB pourrait progresser de 6,3 % en 2021, soit une révision à la baisse de 0,4 point. « Le monde fait face à une reprise à deux vitesses de plus en plus marquées », soulignait déjà Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI, le 7 juillet, dans un post de blog.
Dans le détail, la croissance des Etats-Unis pourrait culminer à 7 % en 2021, un record depuis 1984, tandis que celle de la France pourrait atteindre 5,8 % (l’Insee prévoit 6 %), et celle de l’Allemagne, 3,6 %. En revanche, le PIB de l’Afrique subsaharienne..
Par Marie Charrel – Le Monde