Il y avait le ferment pour un beau mélodrame dans l’idée qui préside à Un endroit comme
un autre : un homme de 35 ans, laveur de carreaux (James Norton), malade et qui sait sa fin proche, part à la recherche d’une famille adoptive pour son petit garçon âgé de 4 ans, qu’il élève seul après le départ de la mère, dès la naissance de l’enfant.
Le film s’égrène au rythme des visites aux familles candidates, aux profils et névroses variés, tandis que, progressivement, l’idée de la mort chemine dans la conscience de l’enfant – durant des scènes parfois sursignifiantes.
Il y avait aussi un beau portrait d’homme, à travers ce travailleur habitué à regarder la vie des autres se dérouler derrière une vitre. Autant d’éléments dramatiquement surchargés, mais traités avec une retenue excessive, une peur de la fausse note et une mise en scène qui se contente d’illustrer son scénario. Trop de précautions condamnent ainsi le film à la fadeur, et sa puissance lacrymale en reste à l’état de vœu pieux.
Par Murielle Joudet – Le Monde