Principaux canaux de propagande, Facebook et Twitter sont directement pointés du doigt, dans une société éthiopienne déjà extrêmement polarisée.
En marge du conflit qui déchire le nord de l’Ethiopie depuis novembre 2020, une autre guerre se joue sur les réseaux sociaux. Ses promoteurs, qu’ils soient affiliés aux insurgés du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ou au gouvernement du premier ministre Abiy Ahmed et ses alliés, ont transposé leur conflit sur la Toile à grands coups de désinformation.
Une bataille de mots susceptibles d’avoir des conséquences bien réelles, alors que « de possibles crimes contre l’humanité » ont déjà été commis dans la province du Tigré, selon les Nations unies.
Principaux canaux de propagande, Facebook et Twitter sont directement pointés du doigt. Frances Haugen, l’ancienne employée de Facebook à l’origine de la fuite de documents internes connue sous le nom de « Facebook Files », a dit redouter, devant une commission du Sénat américain le 5 octobre, « l’impact destructeur » que risquait d’avoir la plate-forme sur une société éthiopienne déjà extrêmement polarisée.
Des craintes justifiées notamment par les difficultés de l’entreprise à modérer les messages émanant de groupes s’exprimant dans des langues locales comme l’amharique, le tigrinya, l’oromo ou le Somali.
Par Noé Hochet-Bodin(Addis-Abeba, correspondance) – Le Monde Afrique