L’Arabie saoudite accueille ce week-end le sommet du G20 sous un format virtuel qui risque d’en limiter la portée, malgré un menu chargé notamment concernant les conséquences de la pandémie de Covid-19.
La rencontre aura lieu, sans surprise, sous un format virtuel à cause de l’épidémie de coronavirus. Les dirigeants mondiaux du « groupe des vingt » se réuniront samedi et dimanche sous l’égide de l’Arabie saoudite, premier pays arabe à organiser cette grand-messe économique. Avec un objectif : amortir le crash causé par la pandémie partout dans le monde. « L’économie mondiale est à un tournant critique », a prévenu Kristalina Georgieva, la patronne du Fonds monétaire international.
Les apartés, souvent les plus fructueux
Malgré des enjeux cruciaux, c’est pourtant un G20 a minima qui se tiendra cette année. A la fois parce que les chefs d’Etat et de gouvernement seront privés des rencontres physiques et des apartés qui en découlent, souvent les plus fructueux.
Mais aussi parce que l’Arabie saoudite, sous le feu des critiques pour ses atteintes répétées aux droits humains, est dans le viseur des ONG. Celles-ci appellent depuis des semaines les participants à boycotter le sommet ou à faire pression sur le gouvernement saoudien pour libérer les prisonniers d’opinion – bouleversant de fait les sujets au menu des discussions et les plans de Riyad, qui comptait sur ce rendez-vous pour redorer son blason.
Un manque de 4,5 milliards
A la veille du sommet, plusieurs dirigeants – la Première ministre norvégienne Erna Solberg, le président sud-africain Cyril Ramaphosa, le directeur de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen – ont adressé un courrier au roi Salmane d’Arabie saoudite, président du G20 cette année. Ils estiment que les pays du G20 doivent aider à combler un manque de 4,5 milliards de dollars dans le fonds (ACT-Accelerator) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour notamment distribuer des vaccins contre le coronavirus. L’ACT-Accelerator est un dispositif de coopération internationale mis en place sous l’égide de l’OMS pour s’assurer que les pays développés ne monopoliseront pas les traitements, les tests et les vaccins contre le coronavirus.
Vendredi, lors d’une conférence de presse, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a aussi dit espérer un nouvel engagement des Etats-Unis en faveur du multilatéralisme, notamment contre la pandémie et dans la lutte contre le réchauffement climatique, avec le président élu Joe Biden.
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