Des combats font rage depuis quelques jours dans la province de Chabwa entre sécessionnistes du Sud, des unités proches des Frères musulmans et des troupes des Émirats arabes unis. Tous appartiennent pourtant théoriquement au même camp, celui du tout récent Conseil présidentiel, qui avait été créé dans l’espoir de cimenter l’unité de ces différentes factions face aux rebelles houthistes.
“Rashad Al-Alimi peut-il tenir face aux événements de Chabwa ?” s’interrogeait ce jeudi 11 août le journal yéménite Aden Al-Ghad, en référence au chef du Conseil présidentiel formé en avril dernier, à l’instigation de l’Arabie saoudite, pour perpétuer le pouvoir dit légitime du Yémen.
Ce Conseil présidentiel avait depuis réussi à prolonger par deux fois un accord de cessez-le-feu avec les rebelles houthistes, qui contrôlent le nord du pays, et à engager des négociations avec toutes les parties en vue d’une paix durable dans ce pays déchiré par huit ans de guerre. Mais alors que le cessez-le-feu entre belligérants reste fragile, c’est à l’intérieur du camp de Rashad Al-Alimi lui-même qu’un conflit armé vient d’éclater.
Chabwa, “microcosme d’un conflit par procuration”
Cela se passe dans la province de Chabwa, située entre la côte sud du pays et les environs de la ville de Marib. Cette région stratégique constitue “le microcosme d’un conflit régional entre acteurs par procuration”, écrit Farea Al-Muslimi, du centre d’analyse Sanaa Center..
World Opinions – Courrier International