Heineken, Gucci ou Warner Music… Nouvel eldorado pour les marques, le métavers redessine les stratégies publicitaires de certaines entreprises, qui n’hésitent pas à investir dans ces nouveaux mondes virtuels.
Le métavers est un ensemble d’expériences virtuelles générées par les technologies de réalité augmentée et de réalité virtuelle, où des individus peuvent interagir avec d’autres personnes et objets, voire acquérir des biens virtuels par l’intermédiaire d’un avatar.
En résumé, le métavers est un monde parallèle virtuel, où nous pourrions potentiellement exercer toutes les activités de nos vies quotidiennes: travailler, discuter ou encore voyager. Pour le moment, la plus connue de ces plateformes virtuelles reste le groupe Meta, dirigé par Mark Zuckerberg. Mais d’autres géants investissent cette technologie: c’est le cas de Microsoft, qui a récemment lancé son métavers d’entreprise, ou Epic Games qui a lancé son monde virtuel dans l’univers du jeu.
Parmi les métavers les plus en vue du moment, on peut citer The Sandbox ou Decentraland. Basés sur la technologie de la blockchain, ces interfaces permettent de payer en cryptomonnaies et de posséder de véritables titres de propriété.
Pub et métavers
Selon le groupe financier Bloomberg, le marché du métavers est estimé à près de 800 milliards de dollars. Un secteur en expansion, qui oblige les marques à revoir leur stratégie marketing. A l’instar d’Adidas, Gucci ou Warner Music, de nombreuses entreprises investissent ce mode de communication. À l’image d’Heineken également, qui a récemment ouvert sa brasserie dans Decentraland.
>> Voir le lancement d’Heineken dans le Decentraland :
Pour l’instant, il s’agit surtout de faire parler de soi, car ces métavers sont encore en phase de développement et ne comptent que peu de visiteurs. « C’est surtout une opération de visibilité. Cela permet aux marques de se montrer moderne et de faire du bruit dans l’univers de la blockchain. Un monde où les personnes sont souvent anti-marketing. On essaye donc d’entrer en contact avec cette population », analyse Emilie-Alice Fabrizi, en charge de la stratégie de marque chez Freestudios.
Terrain virtuel
Le but pour les marques est aussi d’acquérir des parcelles de ces mondes virtuels. La marque italienne Gucci a récemment acheté un terrain sur The Sandbox, l’un des métavers les plus développés à ce jour.
Sur cette plateforme, les joueurs peuvent posséder, construire et monétiser actifs virtuels et expériences de jeu par l’intermédiaire de tokens non fongibles (NFT). L’entrée de Gucci dans le métavers répond aussi à sa volonté de présenter et vendre ses produits sous forme de NFT. Ainsi, les joueurs qui interagiront avec la plateforme The Sandbox pourront faire porter des NFT Gucci à leurs avatars.
Shaban Shaame, fondateur d’EverdreamSoft, a aussi choisi The Sandbox pour y implanter son jeu « Spells of Genesis ». Et les terrains s’arrachent à prix d’or: » Il faut compter au moins 100’000 francs pour avoir quelque chose de significatif si on veut mettre sa marque dans ce genre d’espace », détaille-t-il.
Et d’ajouter: « On peut faire le parallèle avec des villes: est-ce que c’est plus intéressant d’avoir son magasin à New York ou à Dubaï? Chacune de ces villes est différente. Et The Sandbox, c’est comme si c’était une très grande ville, immanquable dans l’univers du métavers ».
World Opinions – RTS info