
Munis de bâtons et de pierres et scandant des chants hindous, des dizaines de jeunes hommes ont attaqué, le samedi 16 mars, des étudiants étrangers dans l’État du Gujarat. Leur faute : avoir organisé des prières à l’occasion du ramadan.
What a shame. When your devotion & religious slogans only come out when Muslims peacefully practice their religion. When you become unexplainably angry at the mere sight of Muslims. What is this, if not mass radicalisation? This is the home state of @AmitShah & @narendramodi,… https://t.co/OshZUIoWjl
— Asaduddin Owaisi (@asadowaisi) March 16, 2024
“Nous ne pouvons pas survivre comme ça”, déplore un étudiant africain, dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux et reprise par la chaîne de télévision indienne NDTV. On y voit l’homme, choqué par la scène qui se déroule, ce samedi 16 mars au soir, au pied de la résidence universitaire où habitent des dizaines d’étudiants étrangers, dans la ville d’Ahmedabad, dans l’État du Gujarat.
Munis de bâtons et de pierres, des dizaines de jeunes hommes ont attaqué la résidence. Ils ont dégradé des deux-roues garés devant le bâtiment et agressé des résidents, blessant cinq d’entre eux. La police a procédé à cinq arrestations.
Comme l’explique Al-Jazeera, les agresseurs auraient eu vent du déroulement de prières musulmanes dans l’enceinte du bâtiment à l’occasion du ramadan – certains étudiants originaires de pays africains et d’Afghanistan notamment célébraient le mois du jeûne sur place du fait de l’absence de mosquée dans le campus.
“Radicalisation de masse”
Face à la controverse suscitée par l’incident, le ministère des Affaires étrangères a déclaré être en contact avec le gouvernement de l’État. Mais la violence subie par ces étudiants étrangers et la force des images partagées sur les réseaux sociaux ont déclenché une “tempête politique”, selon le journal indien Hindustan Times.
“Lorsque votre dévotion et vos slogans religieux n’apparaissent que quand les musulmans pratiquent pacifiquement leur religion. Lorsque vous vous mettez inexplicablement en colère à la simple vue de musulmans. Qu’est-ce d’autre qu’une radicalisation de masse ?” a dénoncé sur X le chef du parti islamique All India Majlis-e-Ittehadul Muslimeen (AIMIM), Asaduddin Owaisi.
What a shame. When your devotion & religious slogans only come out when Muslims peacefully practice their religion. When you become unexplainably angry at the mere sight of Muslims. What is this, if not mass radicalisation? This is the home state of @AmitShah & @narendramodi,… https://t.co/OshZUIoWjl
— Asaduddin Owaisi (@asadowaisi) March 16, 2024
À la violence s’ajoutent les propos “étranges”, selon le journal indien Times of India, tenus par la vice-chancelière de l’université du Gujarat, Neerja A Gupta. Selon elle, ces étudiants étrangers auraient besoin d’être formés à la “sensibilité culturelle”.
World Opinions – Courrier international