Débats…  “Funeste connerie” : la sortie de Macron sur la limitation des mandats est “quelque peu anachronique” 

La formule choisie par le président de la République pour déplorer la limitation du nombre de mandats présidentiels ne passe pas inaperçue du côté de la presse étrangère. Il faut dire que dans certaines régions du monde le sujet est d’une actualité brûlante.

Un huis clos avait beau être de mise lors de la rencontre entre Emmanuel Macron et les dirigeants de l’opposition à Saint-Denis mercredi 30 août, une phrase en est sortie, et a fait son petit chemin dans la presse étrangère. Interpellé sur un possible retour au septennat en France, le chef de l’État a qualifié de “funeste connerie” la limitation du nombre de mandats présidentiels, selon les participants à la rencontre. À Bruxelles, Politico constate sans détour que par cette disposition constitutionnelle, c’est d’abord le même Macron qui se trouve empêché de pouvoir se représenter en 2027.

“Dans la mesure où il n’aura que 49 ans à la fin de son second mandat, Emmanuel Macron sera le plus jeune ancien président que la France ait jamais connu. Et la perspective de son départ soulève une interrogation : le pouvoir du locataire de l’Élysée commence-t-il déjà à décliner, ses alliés et ses soutiens se tournant dès à présent vers un avenir où il ne sera plus aux commandes ?”

Des propos anachroniques

Plus au sud, du côté de la presse africaine, où le sujet est d’une actualité brûlante, l’idée a provoqué quelque amusement. Comme au sein de la rédaction du Djely, à Conakry, où l’on peine à croire à la véracité de l’information. Si elle était confirmée, écrit le site guinéen, la phrase provoquerait “forcément des réactions en Afrique, en pleine tourmente liée à la succession des coups d’État militaires”.

“Tenir de tels propos, alors que ce même mercredi avait lieu un coup d’État au Gabon, en partie justifié par le troisième mandat d’Ali Bongo, cela paraîtrait quelque peu anachronique de la part du numéro un français.”

L’opposition du même Macron au troisième mandat d’Alpha Condé en Guinée “serait encore plus incompréhensible rétroactivement”, estime Le Djely. L’ancien président a été renversé par un coup d’État militaire mené par Mamady Doumbouya en septembre 2021.

La sortie du 30 août n’est nullement la première à ce sujet, rappelle Politico. En juin dernier, c’est le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, qui se laissait aller à une réflexion similaire, provoquant des critiques de la gauche comme de la droite, certains ayant même évoqué une dérive autoritaire du camp présidentiel.

World Opinions + Courrier International

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