Fiction autour d’une amitié entre un enfant et un panda, le dernier film de Gilles de Maistre sorti le 9 avril a été tourné dans une réserve chinoise avec de vrais animaux et sans effets spéciaux. La réalisation de « Moon le panda » a constitué un gros défi pour le cinéaste français.
« Le pari exceptionnel de ce film était de mettre en présence un vrai panda et un vrai enfant, de montrer à quel point on peut nouer des relations et à quel point c’est magique et beau », résume avec enthousiasme Gilles de Maistre dans l’émission Vertigo du 9 avril.
Journaliste et réalisateur, le Français a d’abord tourné des documentaires avant de réaliser plusieurs films autour de la relation entre un animal et un enfant (« Mia et le lion blanc », Le loup et le lion », « Le dernier jaguar »). Des fictions tournées uniquement avec de véritables animaux, sans trucages ni images de synthèse, afin de ne pas tomber dans l’anthropomorphisme.
Sa dernière fiction, « Moon le panda », continue sur cette lancée. Elle raconte l’amitié qui se noue entre un panda et un jeune garçon, permettant à ce dernier de retrouver le goût à la vie grâce à cette rencontre.
A voir, la bande-annonce du film » Moon le panda »:
Autorisations chinoises pour filmer
Tourné dans un centre de recherche et de reproduction dédié aux pandas géants dans une réserve du Sichuan, ce film n’a été possible qu’avec l’accord des autorités chinoises. Ce qui n’était pas gagné d’avance, sachant qu’aucune autorisation de filmer avec cet animal n’avait, semble-t-il, plus été donnée depuis vingt-cinq ans.
Pour Gilles de Maistre, ce qui a fait pencher la balance est sans doute tout d’abord le fait que ce film est une « déclaration d’amour à la nature » et qu’il montre en toile de fond les difficultés et le travail effectué pour protéger cet animal en voie de disparition. Puis de poursuivre: « J’imagine aussi que mon parcours et ma façon de travailler avec les animaux avec beaucoup de respect les a touchés. »
Nous, on ne dresse pas les animaux. On collabore avec eux, on entre dans leur monde pour faire nos films
Gilles de Maistre, réalisateur de « Moon le panda »
Un mois de tournage en forme de défi
Une fois sur place, le tournage a aussi été un défi. Très encadrée par les responsables de la réserve, l’équipe du film a dû s’adapter aux comportements et aux caractères des animaux. De plus, les moments de tournage étaient très courts, les pandas passant beaucoup de temps à manger du bambou et à dormir.
« On savait qu’on aurait peu de temps avec le panda, que c’était exceptionnel et qu’il fallait profiter de chaque seconde. C’était un challenge et c’était compliqué, mais on a utilisé au mieux ce mois de tournage qui s’est très bien passé, parce qu’on était très calme. Et à chaque fois qu’on avait envie de tourner et que le panda était là, il y a eu des moments incroyables. »
Un vrai coup de foudre entre les pandas et l’acteur
Lors du tournage, le scénario a aussi dû être adapté à la réalité du terrain et des interactions possibles entre le panda et le jeune acteur. « C’est le deuxième miracle du film [après les autorisations de tournage] », confie le réalisateur. Il y a eu un coup de foudre amical entre ces trois êtres: le bébé panda pour le début du film, un adulte pour la deuxième partie et l’acteur ». Jeune comédien franco-chinois, Noé Liu Martane a su créer cette relation. « C’est ce qui rend les images absolument incroyables », estime Gilles de Maistre.
Une fiction qui a aussi un goût d’authenticité puisque le père et la soeur de Noé Liu Martane jouent à ses côtés. Et le réalisateur de préciser que les tensions entre le père et fils dans le film reflètent bien celles vécues dans la réalité au sein de cette famille connue en Chine.