En réaction aux informations selon lesquelles les autorités bélarussiennes ont intenté des procédures pénales en nombre contre plus de 200 manifestant·e·s pacifiques arrêtés en marge d’un rassemblement dimanche 1er novembre, qui risquent aujourd’hui d’aller en prison pendant trois ans, Denis Krivosheev, directeur par intérim pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« Il est indéniable que les autorités bélarussiennes craignent la liberté de réunion pacifique dans le pays et la criminalisent en bloc, en tentant de poursuivre en justice 231 manifestant·e·s détenus dans le cadre d’une seule affaire. Les manifestant·e·s ont dénommé leur rassemblement du 1er novembre la Marche contre la terreur et font désormais l’objet d’intimidations encore plus marquées de la part des autorités.Il est indéniable que les autorités bélarussiennes craignent la liberté de réunion pacifique dans le pays et la criminalisent en bloc, en tentant de poursuivre en justice 231 manifestant·e·s détenus dans le cadre d’une seule affaire.
Denis Krivosheev, directeur par intérim pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International
« En qualifiant officiellement de criminels des centaines de participants à une manifestation pacifique, les autorités témoignent de leur profond mépris à l’égard des droits humains et des libertés fondamentales. Cette affaire pénale est totalement absurde et établit un dangereux précédent. Les poursuites doivent être abandonnées sur-le-champ.
« Nous invitons les gouvernements du monde entier à réagir face à l’escalade de la répression et de l’injustice au Bélarus en faisant pression sur les autorités du pays, afin qu’elles garantissent le respect des droits humains et la possibilité pour tous les citoyen·ne·s d’exercer librement leurs droits et leurs libertés – sans craindre des représailles aussi odieuses. »
Complément d’information
Le 2 novembre 2020, le Comité d’enquête du Bélarus a lancé des poursuites pénales accusant 231 personnes arrêtées lors du rassemblement pacifique du 1er novembre, à Minsk, d’avoir organisé ou préparé des actes portant gravement atteinte à l’ordre public, une infraction passible d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement (article 342.1 du Code pénal du Bélarus).
D’après l’enquête, les suspects ont participé à une « action non autorisée », qui a causé des dommages « à des infrastructures de la ville et à un véhicule de police » et « bloqué les transports publics et le travail des organisations ».
À la suite des manifestations largement pacifiques du 1er novembre, pendant lesquelles des bagarres isolées ont opposé policiers et manifestant·e·s, les autorités ont orchestré une campagne d’arrestations massives, procédant à l’arrestation disproportionnée de quelque 300 personnes.
World Opinions News – amnesty.org