Dans cette cité touristique et montagneuse au nord de Rio de Janeiro, au moins 165 personnes sont mortes à la suite de pluies torrentielles et de glissements de terrain.
Antonio Guerra s’arrête devant le fleuve Piabanha à Petropolis pour prendre en photo les rambardes des ponts, arrachées et tordues par la force de l’eau. Vendredi 18 février, trois jours après les inondations et les glissements de terrain, le scientifique s’est rendu sur place pour évaluer l’ampleur de cette nouvelle tragédie : il a mesuré la hauteur des traces de boue sur les murs, a noté la masse des sédiments dans le lit des rivières et surtout, il a interrogé les habitants.
« Personne n’a jamais vu une catastrophe d’une telle ampleur et moi non plus, en trente ans d’études ici. C’est sans aucun doute la pire », dit ce géographe de l’Université fédérale de Rio de Janeiro, spécialiste des désastres naturels de cette région montagneuse, située à 68 kilomètres au nord de Rio.
Mardi 15 février, il est tombé, en trois heures, 259,8 millimètres de pluie, soit 259,8 litres par mètre carré, le plus grand volume jamais enregistré dans la ville depuis 1932 et les premiers relevés de l’Institut national de météorologie (Inmet). Les précipitions ont également été supérieures aux 185 millimètres attendus pour le mois de février.
Les rivières Piabanha, Quitandinha et Palatinado, qui serpentent en bas de la vallée où la ville a été édifiée en 1843, sont sorties de leur lit, emportant tout sur leur passage, y compris des autobus. Des pans entiers des montagnes, gorgés d’eau, se sont détachés, « devenant une avalanche de détritus. Cela rassemble tout ce que vous pouvez imaginer : arbres, argile, blocs de roche, toitures, dalles, portes, tout, et c’est très rapide », commente Antonio Guerra. Selon un bilan toujours provisoire établi dimanche 20 février, il y a eu vingt-six glissements de terrain qui ont provoqué la mort d’au moins 165 personnes.
World Opinions – Le Monde