Chaque année, les Tunisiens découvrent au moment du ramadan les fameux feuilletons, de plus en plus nombreux. Ces feuilletons explorent des sujets tabous et controversés, provoquant le débat au sein de la société tunisienne, en majorité conservatrice.
Après le repas de rupture du jeûne, Fatma, retraitée et Amine son fils de 34 ans, ont pour tradition de regarder les feuilletons du ramadan, des productions originales tunisiennes qui ne passent que pendant le mois saint. « On attend avec impatience que ça commence quand on est en famille, un peu comme maintenant. Nous sommes tous réunis et nous regardons les feuilletons et après on en parle et on en débat, c’est une tradition », nous explique Fatma.
Mais pour elle, le charme des feuilletons d’antan n’est plus le même. « Les feuilletons ont un peu changé, par rapport au ramadan, le contenu de certains est quand même est un peu osé », remarque Fatma.
Osés à cause de scènes de violences, souvent plus pour un public averti. Mais depuis la Révolution, les feuilletons adoptent aussi une liberté de ton et de contenu. Cette année, Amine, a été séduit par Harga, une nouvelle production sur l’immigration clandestine. « Le rôle que peut jouer une œuvre audiovisuelle c’est surtout par sa fonction éducative et pédagogique. Harga remplit cette fonction car il traite d’un sujet très sensible et très important en Tunisie » assure-t-il.
Dans le quartier de Sidi Bou Saïd, Fatma, 37 ans et consultante en communication, aime regarder seule les feuilletons et non pas en famille. Elle suit un drame intitulé Ouled El Ghoul, plus porté sur les affaires de mœurs. « Il y a des sujets assez tabous qui sont abordés tels que le viol, le harcèlement sexuel, les grossesses extraconjugales… Je trouve ça bien que ces sujets soient abordés », explique-t-elle.
Certains vont parfois trop loin comme une caméra cachée, qui met en scène une vaccination contre le Covid-19, aux effets mortels. L’Organisation mondiale de la santé a demandé sa suspension. Au marché de l’Ariana, Afef Souissi secrétaire médicale, se dit révoltée par l’émission, alors que le pays est en pleine campagne de vaccination. « Cela donne l’impression que la vaccination c’est pas bien et ça effraye les gens » déplore-t-elle.
Des débats et des polémiques qui donnent chaque année beaucoup de travail à la HAICA, une instance qui régule le paysage audiovisuel. Depuis 2013, Nouri Lajmi en est le président. « On est littéralement inondé par les plaintes. C’est à mon sens une prise de conscience extraordinaire. Par sa participation je pense que le citoyen peut être aussi un co-régulateur » témoigne-t-il.
Un citoyen régulateur mais aussi critique face à des feuilletons qui battent malgré tout, tous les ans, des records d’audience.
Par Lilia Blaise – rfi.fr
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