Entre la sécheresse au Canada, une récolte russe décevante et une forte demande mondiale, le prix des céréales s’envole. Du pain bénit pour les agriculteurs français.
Au vendredi 20 août, les moissons ne sont toujours pas terminées. Dans le nord de la France, comme en Normandie, des moissonneuses-batteuses sont encore dans le feu de l’action. Cette année, la récolte de céréales, démarrée tardivement, joue les prolongations.
Malgré les épisodes pluvieux, qui ont compliqué la tâche dans les champs, le moral est quasi au beau fixe. Pour Jean-François Loiseau, président de la coopérative céréalière Axéréal, « 2021 est plutôt une belle année, cela fait plaisir ». Dans un monde agricole guère enclin à crier sur les toits ses motifs de satisfaction, le jugement prend tout son sens.
Même son de cloche auprès de Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé « grandes cultures » de FranceAgriMer. « Au niveau économique, c’est plutôt une bonne année. La surprise est venue des cours très soutenus. Ils ont commencé à progresser à l’automne 2020 et continuent à tenir », affirme-t-il. Les cours des céréales ont même flambé en août. Pour preuve, la tonne de blé tendre livrée à Rouen a franchi le seuil des 250 euros. « Il faut remonter à janvier 2013 pour retrouver des niveaux équivalents », souligne Nathan Cordier, du cabinet Agritel.
Par Laurence Girard – Le Monde