Le caricaturiste et dissident chinois Badiucao a été honoré vendredi par le prix Vaclav Havel, qui récompense des artistes qui agissent pour la défense des droits de l’homme à travers le monde. Exilé en Australie depuis 2009, il diffuse toutes ses oeuvres sur les réseaux sociaux.
On l’appelait le Banksy chinois avant qu’il ne révèle, l’an dernier, son identité dans un documentaire diffusé à la télévision australienne. Les autorités chinoises, que le caricaturiste tourne en dérision dans ses oeuvres d’art, avaient fini par l’identifier.
>> Un exemple du travail de Badiucao sur son compte Instagram:
Plutôt que de se taire, il a choisi de poursuivre son combat et s’est notamment beaucoup impliqué dans les manifestations pro-démocratie à Hong Kong, un mouvement durant lequel l’art a, selon lui, joué un rôle essentiel. « Il a largement contribué à façonner le mouvement. Ca n’était pas qu’une décoration des manifestations: l’art est devenu la manifestation elle-même », estime-t-il, faisant référence aux « Lennon Walls », des murs que les Hongkongais ont recouvert de post-its sur lesquels ils écrivaient leurs aspirations.
What an honor to be a recipient of the 2020 Václav Havel International Prize for Creative Dissent @HRF.
— 巴丢草 Badiucao (@badiucao) September 18, 2020
This reward belongs to all the protesters of #HK #Uyghur #Tibet #Mongolia & #China.
You are my inspiration and reason to make art!https://t.co/pX1PW1GcGz pic.twitter.com/U44xeUB1a5
L’art pour témoigner des combats de l’existence
Cette photo prise le 5 juin 1989 est devenue le symbole de Tian’anmen. [Jeff Widener – Keystone]
Une expression populaire spontanée que les artistes se doivent d’accompagner. « Ils doivent se servir de leur art pour défendre les plus importantes valeurs humaines. Mais aussi pour témoigner des combats de notre existence », exprime Badiucao.
Il porte même cette étique dans sa chair: sur son bras droit, celui avec lequel il dessine, il s’est fait tatouer le Tank Man, l’image la plus célèbre du massacre de la place Tian’anmen, pour ne jamais oublier.
Les deux autres lauréats de cette année sont le satiriste politique saoudien Omar Abdulaziz et le musicien rwandais et militant pour la paix et la réconciliation Kizito Mihigo. Le chanteur est le premier lauréat posthume depuis la création du prix en 2012.
The 2020 Havel laureates are Chinese visual artist Badiucao (@Badiucao), Saudi political satirist Omar Abdulaziz (@oamaz7), and the late Rwandan gospel musician and activist Kizito Mihigo (@kizitomihigo), who is the first posthumous awardee since the prize's inception in 2012. pic.twitter.com/n5gonTFQVs
— Human Rights Foundation (@HRF) September 17, 2020
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