Crimes de guerre en Centrafrique : un ex-officier arrêté et incarcéré en France

Un ex-responsable de la garde du président centrafricain déchu François Bozizé (2003-2013) a été mis en examen à Paris, vendredi 18 septembre, notamment pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « complicité de crimes de guerre », puis écroué.

Arrêté mardi dans l’est de la France, Eric Danboy Bagale, un Centrafricain de 41 ans, a également été mis en examen pour « actes de torture » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation de crime de guerre » pour des faits commis entre 2007 et 2014 « en tant que responsable de la garde présidentielle (…) puis en tant que responsable de milices anti-balaka », précise le parquet national antiterroriste (Pnat) dans un communiqué.

Eric Danboy Bagale, ex-responsable de la garde du président déchu François Bozizé, est poursuivi notamment pour « complicité de crimes contre l’humanité » et « complicité de crimes de guerre ».

Eric Danboy Bagale a été interpellé et placé en garde à vue mardi par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’Humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCHGCG) et la section de recherches de gendarmerie de Besançon. Cette arrestation a été ordonnée par le pôle « crimes contre l’humanité » du Pnat, dans le cadre d’une enquête ouverte en mai 2017 et désormais confiée à des juges d’instructions spécialisés du tribunal de Paris.

Un haut-responsable au sein des milices anti-balaka

Le nom d’Eric Danboy Bagale est apparu parmi les « Libérateurs », nom donnés aux compagnons d’armes du général Bozizé qui l’ont porté au pouvoir en 2003 en renversant le président Ange-Félix Patassé. Membre de l’ethnie gbaya, comme François Bozizé, l’officier était devenu un haut-responsable au sein des milices anti-balaka. Ces groupes armés ont été formés pour combattre les milices de la Séléka, une alliance de rebelles issus du nord du pays à majorité musulmane, qui ont chassé le président Bozizé du pouvoir en 2013.

Les nombreux massacres perpétrés par les deux camps ont plongé ce pays parmi les plus pauvres d’Afrique dans la troisième guerre civile de son histoire. Selon l’ONU, qui a accusé les deux coalitions de crimes de guerre, entre 3 000 et 6 000 personnes ont péri, essentiellement des civils, entre 2013 et 2015.

« Il s’agit de la première mise en examen dans une procédure diligentée par le Pnat concernant des faits commis en République centrafricaine », précise le communiqué. La justice française s’est saisie de ce dossier en vertu d’une compétence universelle qui l’autorise à poursuivre des suspects de crimes de guerre ou crimes contre l’humanité s’ils passent ou résident sur le territoire français.

World Opinions News – agences

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