Treize ans après « Avatar », qui a approché les trois milliards d’euros de recettes, « Avatar 2: la voie de l’eau » reprend le chemin de l’astre Pandora. Si les images de jungle luxuriante ont fait place à un archipel marin stupéfiant, le message du film de James Cameron reste le même.
L’intrigue se déroule une décennie après les événements du premier film et on y retrouve une partie des protagonistes. L’ancien Marine Jake Sully est devenu pleinement Na’vi, l’espèce bleue autochtone, et avec sa compagne Neytiri ils ont fondé une famille nombreuse, vivant en harmonie avec la forêt. Quant aux méchants humains, ils sont également de retour à bord d’un vaisseau bardé de robots de guerre, pour s’emparer des précieuses ressources de Pandora. Traqués, Jake Sully se réfugie avec ses proches auprès d’une autre tribu, adaptée à la vie marine, et dirigée par Ronal (interprétée par Kate Winslet).
Ce nouvel « Avatar » ne s’encombre plus du dialecte Na’vi, largement évacué au profit de l’anglais, ni des branchements pour intégrer le corps des Na’vi: exit les « avatars » donc, seuls coexistent désormais les humains, les Na’vis et leurs hybrides. Et les questionnements qui viennent avec: comment coexister ensemble?
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Des moyens techniques colossaux
Tout comme le premier opus, la force de ce film tient au réalisme des images numériques. Les décors, la richesse des univers et la précision des images, tout est extrêmement détaillé dans l’univers de James Cameron et la frontière entre les images « réelles » et celles créées par ordinateur reste très ténue. Le cinéaste américain a réutilisé la technique de « capture de mouvement »; les acteurs sont filmés sur fond neutre et leurs mouvements et expressions sont retranscrits numériquement. La nouveauté cette fois consiste au fait que de nombreuses scènes ont été tournées en apnée et une piscine géante a été construite pour l’occasion.
Le réalisateur James Cameron sur le tournage du film « Avatar: la voie de l’eau ». [20th Century Studios. All Rights Reserved]
James Cameron a beau être fou de numérique et d’effets spéciaux, pour le roi du box-office c’est le « talent artistique » qui fait la différence. La production de ce film a nécessité des moyens techniques colossaux. « Je suis une sorte de filtre central de tout mais j’ai de nombreux artistes qui travaillent pour moi, dessinent les personnages, l’architecture, le monde, les plantes, les costumes… », résume le réalisateur dans une interview avec l’afp. « Le coeur, l’émotion, la créativité… Tout cela arrive d’abord », lors du tournage des scènes en prise de vue « réelle ». « Ce n’est qu’ensuite que le travail technique commence », développe-t-il.
Premières impressions
Thomas Gerber et Aimée Papageorgiou sont unanimes: le résultat est époustouflant et ce nouveau monde marin est d’une « beauté sidérante ». Les avis des deux critiques cinéma pour le compte de la RTS divergent en revanche sur l’intrigue. Pour Thomas Gerber, il y a une véritable trame, James Cameron sait exactement où il va avec son histoire d’exode. Alors que pour Aimée Papageorgiou, le réalisateur a repris les mêmes ingrédients que dans le premier opus, à savoir la critique de l’hégémonie américaine et la vanité de l’espèce humaine. Dans le débat cinéma de l’émission « Vertigo », elle soulève deux choses qui l’ont marquée dans « Avatar 2: la voie de l’eau »: un méchant toujours aussi abominable et une chasse à la baleine qui l’a particulièrement touchée.
Une saga en cinq épisodes
Tourné en 3D, « Avatar 2: la voie de l’eau » a coûté plus de 400 millions de dollars. Un coût imputable aux prouesses techniques mais surtout au marketing de Disney. Le studio hollywoodien a souhaité que le film soit diffusé en 2D, 3D et 4DX (fauteuils avec mouvements et effets sensoriels) dans toutes les salles, explique à la RTS Chloé Delaporte, maîtresse de conférence en socioéconomie du cinéma à l’université de Montpellier.
Pour rester rentable le film doit dépasser les deux milliards de recettes. Mais il faut avouer que même avec une baisse de fréquentation des salles obscures, le risque est limité. Jusqu’à présent, tous les films de James Cameron se sont avérés extrêmement rentables. Avec ses 2,2 milliards de dollars de recettes, « Titanic » a longtemps été le film le plus lucratif de l’histoire du cinéma, avant « Avatar ».
James Cameron a d’ailleurs tout prévu: les images du troisième volet de la saga sont déjà tournées et le scénario du 4e Avatar est déjà écrit. Son objectif est de sortir un Avatar tous les deux ans au moins jusqu’au cinquième, en 2028.
« Avatar 2: la voie de l’eau » de James Cameron, avec Kate Winslet, Sam Worthington, Sigourney Weaver, Zoe Saldana, Stephen Lang, Michelle Yeoh, Oona Chaplin, Jemaine Clement, Giovanni Ribisi, Edie Falco
World Opinions – RTS Culture – AFP – ATS