Paris a officialisé, jeudi, le retrait de l’opération militaire « Barkhane », sur fond de crise entre les deux pays et de présence russe grandissante.
C’est une fin sans gloire pour une intervention armée entamée de manière euphorique et qui s’achève, neuf ans plus tard, sur fond de crise entre le Mali et la France, deux pays qui se crurent, le temps des premières victoires, liés par une amitié indéfectible et se retrouvent aujourd’hui dos à dos.
La faute en revient aux autorités de transition, « sur une trajectoire de rupture avec leurs partenaires internationaux », dénonçait l’Elysée à la veille de l’annonce de ce retrait précipité des troupes françaises du Mali, pointant la volonté de la junte de « s’accrocher au pouvoir » et le recours aux miliciens de Wagner aux « méthodes très brutales ».
S’il fallait dater dans le temps cette rupture, nul doute que le 24 mai 2021 et les jours qui suivirent furent déterminants. A Bamako, le colonel Assimi Goïta, chef de la junte qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, veut alors empêcher un remaniement gouvernemental et fait arrêter le président de la transition et le premier ministre qu’il avait fait nommer neuf mois plus tôt. Aussitôt Emmanuel Macron dénonce « un coup d’Etat dans le coup d’Etat inacceptable ».
Par Cyril Bensimon – Le Monde