Après ChatGPT, dites bonjour au robot Bard de Google

Le robot, ouvert au public depuis mars, est lancé dans 180 pays. Pour le moment, il n’échange qu’en anglais, mais cela pourrait bien changer (très) rapidement.

Il était attendu de pied ferme. Mercredi 10 mai, le géant américain Google a officiellement lancé son robot conversationnel – chatbot – Bard, une intelligence artificielle générative, dans 180 pays. Pour l’heure, Bard est uniquement en anglais. Google indique que le chatbot sera bientôt capable de créer des contenus sur demande sur de nombreuses autres plateformes. « Cela fait sept ans que nous sommes avant tout une entreprise d’intelligence artificielle et nous sommes à un tournant », a déclaré Sundar Pichai, le patron du groupe californien, devant des milliers de personnes rassemblées dans son amphithéâtre à Mountain View. « Depuis quelque temps, nous rendons nos produits radicalement plus utiles grâce à l’IA générative, suivant une approche audacieuse et responsable », a-t-il ajouté.

La sortie en novembre de l’interface ChatGPT – conçue par la start-up californienne OpenAI, principalement financée par Microsoft – a lancé une course effrénée à l’IA générative, entre enthousiasme exubérant et inquiétudes apocalyptiques. Google a répondu avec sa propre interface, Bard, ouverte au public fin mars. Mercredi, l’entreprise a annoncé que le robot conversationnel est désormais disponible en anglais dans 180 pays dans le monde.

Le chatbot pourra bientôt converser dans 40 langues et doit devenir multimédia, c’est-à-dire être capable d’intégrer des images dans les questions des internautes et dans ses réponses.

Le numéro un mondial de la publicité numérique a aussi montré comment la recherche en ligne va progressivement changer, avec des réponses rédigées aux questions des internautes au-dessus des liens classiques, et la possibilité d’échanger avec l’interface en demandant des précisions, par exemple. Le nouveau Google doit arriver dans les prochaines semaines, l’entreprise a ouvert une liste d’attente sur laquelle il faut s’inscrire pour l’utiliser dans quelques semaines.

Une concurrence acharnée entre Google et Microsoft

Le groupe californien met aussi au point des extensions de Bard pour que les utilisateurs puissent échanger avec le robot directement depuis l’application de cartographie Maps, la boîte mail Gmail ou le traitement de texte en ligne Docs. Les clients de son activité de cloud ne sont pas oubliés, avec des outils pour les entreprises qui veulent concevoir leurs propres outils à base d’IA générative (recherche, chatbots, etc.) pour leurs applications avec leurs propres données.

Microsoft a récemment fait des annonces similaires. La firme informatique avait déjà intégré ChatGPT dans son moteur de recherche Bing et l’a complètement ouvert au grand public la semaine dernière, relançant ainsi ce portail jusqu’ici négligeable par rapport à Google.

Les deux concurrents rivalisent à coups d’annonces dans un but affiché : que leurs plateformes gonflées à l’IA deviennent les assistants personnels privilégiés des utilisateurs.

Google a présenté mercredi PaLM 2, la nouvelle version plus pointue de son modèle de langage, ces algorithmes entraînés sur des montagnes de données qui permettent de créer des robots conversationnels comme ChatGPT ou Bard. « Cela a permis beaucoup d’améliorations dans Bard ces deux derniers mois, en termes de mathématiques, de logique, de capacités à raisonner ou encore à coder et corriger du code », a souligné le directeur produit Jack Krawczyk lors d’une conférence de presse. « Nous sommes à un moment fascinant où le fossé entre l’imagination humaine et les capacités de la technologie se réduit rapidement », a-t-il ajouté.

Les inquiétudes montent

Les prouesses de la Silicon Valley inquiètent, surtout depuis qu’OpenAI a lancé en mars GPT-4, un « grand modèle multimédia […] aussi performant que les humains dans de nombreux contextes professionnels et académiques ». Le patron de la start-up, Sam Altman, a expliqué travailler vers l’intelligence artificielle dite « générale », c’est-à-dire des programmes dotés de capacités cognitives humaines.

Depuis, de nombreux experts ont fait part de leurs craintes, de la désinformation au remplacement des emplois, allant jusqu’à appeler à faire une pause de six mois dans la recherche. Geoffrey Hinton, considéré comme l’un des pères fondateurs de l’IA, a affirmé le 3 mai que la « menace existentielle » que présentait l’IA pour l’humanité était « sérieuse et proche », lors d’une table ronde organisée par le Massachusetts Institute of Technology (MIT). L’informaticien vient de quitter Google, où il travaillait depuis dix ans, « pour pouvoir parler des dangers de l’IA » librement, a-t-il expliqué.

World Opinions + Le Point + AFP

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