Des scientifiques de l’EPFL ont trouvé une protéine qui redonne des forces aux cellules immunitaires dans la lutte contre le cancer, selon une étude publiée mercredi dans Nature. Une méthode qui à terme pourrait favoriser considérablement les traitements par immunothérapie contre certaines tumeurs.
Les cellules immunitaires s’épuisent souvent quand elles luttent contre le cancer. Et cela affaiblit les traitements par immunothérapie où l’on cherche justement à stimuler ces cellules combattantes – les lymphocytes T. Actuellement, ce traitement est efficace mais il marche seulement chez 20 à 30% des malades. La protéine de fusion découverte par les chercheurs de l’EPFL pourrait donner de meilleurs résultats.
Un cartoon illustrant les cellules T épuisées puis boostées par l’Interleukin-10-Fc. [LBI/Xiaomeng Hu – EPFL
]C’est un peu comme une boisson énergisante qu’on donnerait aux cellules immunitaires. Une protéine de fusion, l’interleukin-10-Fc, créée artificiellement, est ajoutée au traitement d’immunothérapie. Les tests sur des souris ont montré qu’elle agissait comme un stimulant qui réactive les lymphocytes T et améliore leur rôle de combattants contre les cellules cancéreuses.
Nouvelles perspectives pour divers types de cancers
Pour Li Tang, professeur assistant au laboratoire de biomatériaux pour l’immunoingénierie de l’EPFL, ça ouvre des perspectives pour différents types de cancers: « En théorie, cette thérapie n’est limitée à aucun type de cancer », explique-t-il. « Mais dans les essais pré-cliniques, nous avons étudié le mélanome, le cancer du colon et le cancer du sein. Nous avons eu une très bonne réponse (sur ces cancers-là). »
Et le chercheur estime que cette thérapie « pourra fonctionner sur différents types de cancer à l’avenir », si les essais cliniques sont concluants.
Les résultats, sur les souris, sont prometteurs: chez plus de 90% d’entre elles, les tumeurs ont été éradiquées et ça a conduit à des guérisons durables. Les chercheurs vont prochainement lancer des essais cliniques sur des patients et des patientes.
Par Alexandra Richard – RTSinfo