La reconnaissance faciale, bientôt partout à Singapour, inquiète

Singapour va généraliser la reconnaissance faciale pour l’accès à de nombreux services, comme les impôts ou la banque. Mais les défenseurs de la vie privée dénoncent un système intrusif et potentiellement liberticide.

« Cette technologie est loin d’être inoffensive, et l’utilisation de nos visages pour accéder à des services clés suscite toujours des préoccupations. La technologie biométrique est une technologie intrusive porteuse de certains préjugés qui peuvent avoir des conséquences dans l’identification des personnes de couleur, des femmes, des personnes transgenres, de tous ces groupes« , critique Tom Fisher, chargé de recherche chez Privacy International.

Les autorités se veulent rassurantes

La Chine pratique déjà cette surveillance accrue des citoyens. Le gouvernement récupère des données. Les craintes sont nombreuses mais les autorités se veulent rassurantes. « C’est différent de la reconnaissance facile qui est utilisée par exemple dans la surveillance. La grande différence réside dans le fait que la vérification facile pour les services est un procédé intentionnel, ça demande que les utilisateurs se présentent et donnent leur accord« , assure Kwok Quek Sin, directeur de l’identité digitale nationale pour GovTech. La reconnaissance faciale est par ailleurs déployée dans de nombreux pays pour les passeports biométriques ou la vérification des identités des voyageurs dans les aéroports.

Largement adoptée par Google et Apple

La reconnaissance faciale est une technologie déjà adoptée ailleurs, notamment par les géants technologiques américains Apple ou Google pour utiliser un téléphone ou payer. Plusieurs pays ont aussi déployé cette technologie pour des passeports biométriques et dans des aéroports pour vérifier l’identité de voyageurs. Mais ce projet gouvernemental est l’un des plus ambitieux.

Controverses

Mais cette technologie reste controversée malgré son usage de plus en plus large. Les experts soulignent qu’elle pose des questions éthiques, par exemple quand des forces de sécurité l’utilisent pour identifier dans une foule des individus susceptibles causer des troubles.

Les autorités de Singapour sont régulièrement accusées de réprimer toute opposition et voix critiques et les défenseurs des droits de l’homme se demandent quel usage le gouvernement va faire de cette technologie.

«Il faut des limites claires sur les pouvoir du gouvernement à utiliser la surveillance ou le recueil des données», souligne Kirsten Han, une journaliste indépendante de l’île. «Est-ce que l’on va découvrir un jour que ces données sont aux mains de la police ou d’une agence sans que l’on ait donné un consentement spécifique pour cela?».

Les promoteurs de SingPass soulignent que le système nécessite que l’individu donne son consentement au recueil des données. Mais les défenseurs de la vie privée ont des doutes.

«Cette technologie n’est pas du tout anodine», souligne un collaborateur de l’ONG Privacy International à l’AFP. Des systèmes comme celui qui est prévu à Singapour «peuvent être exploités» notamment pour surveiller des individus.

Kwok Quek Sin, de l’agence gouvernementale GovTech, souligne que les données ne peuvent pas être partagées avec des acteurs tiers, et que les utilisateurs peuvent choisir d’utiliser une autre option comme un mot de passe pour accéder aux services. «Ce n’est pas de la surveillance», note-t-il. «Il s’agit d’un usage spécifique».

World opinions – France info

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