Trois enfants d’une migrante nigériane ont péri « asphyxiés puis calcinés » lundi matin lors de l’incendie de leur abri de fortune, dans le nord du Maroc. Ils vivaient dans une tente faite de bâches dans la forêt du mont Gourougou, près de l’enclave espagnole de Melilla.
Drame à Nador. Ce matin, 3 enfants subsahariens trouvés calcinés suite à l’incendie de leur abris en plastic installé en foret près du cimetière de Nador. Leur mère se trouve aussi dans un état grave à l’hôpital hassani. Les causes de l’incendie ne sont pas encore illustrées. pic.twitter.com/nmSw6QutKI
— AMDH Nador (@NadorAmdh) January 24, 2022
L’association marocaine des droits humains (AMDH) a annoncé une triste nouvelle sur ses réseaux sociaux lundi 24 janvier. Dans la matinée, trois enfants de moins de sept ans sont décédés dans leur abri de fortune, installé dans la forêt du mont Gourougou, au nord-ouest du Maroc.
« La mère, originaire du Nigeria, a probablement allumé un feu pour réchauffer son habitation et a dû s’endormir », explique à InfoMigrants Omar Naji de l’AMDH Nador. « Au petit matin, des migrants ont retrouvé les petits inanimés. Ils sont morts asphyxiés puis calcinés par l’incendie qui s’est propagé dans la tente », ajoute-t-il.
La mère de famille a été transportée dans un état critique dans un hôpital de la ville voisine de Nador. Elle souffre de brûlures mais ses jours ne sont pas en danger, indique encore l’association.
Des centaines de migrants se terrent dans la forêt près de Melilla
Des centaines de migrants d’Afrique subsaharienne vivent cachés dans le massif de Gourougou, dans l’attente de pouvoir franchir la triple clôture, d’une longueur d’environ 12 kilomètres, qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla.
Ils y vivent dans des conditions très précaires et sont souvent la cible des autorités qui détruisent leurs habitations faites de bâches et de tôles trouvées dans les rues marocaines. À Nador, les migrants ne peuvent pas se loger dans des maisons ou des appartements. Le gouvernement a interdit aux propriétaires de louer leurs logements aux exilés. « Quelques-uns l’ont fait mais ils ont été poursuivis en justice », assure Omar Naji.
Pour l’AMDH, cette mesure pousse les migrants à se terrer dans la forêt et peut provoquer des drames, comme celui de lundi matin.
Les frontières de Melilla et Ceuta, l’autre enclave espagnole en territoire marocain, sont les seuls liens terrestres entre l’Afrique et l’Union européenne. À ce titre, elles sont soumises depuis des années à une très forte pression migratoire.
La ville d’Oujda, un peu plus au sud de Nador, a vu arriver l’été dernier un afflux inédit de migrants soudanais. Ces derniers fuient la Libye et espèrent passer en Europe via les enclaves espagnoles. Ils se disent traqués par la police, qui n’hésite pas à user de la force pour les déloger. Les associations alertaient alors sur des arrestations arbitraires et des violations des droits.
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