Déjà au plus haut depuis la guerre en Ukraine, le cours du blé a battu un nouveau record lundi à l’ouverture sur le marché européen. Il a atteint quelque 455 francs la tonne, après l’annonce par l’Inde d’un embargo sur ses exportations de la céréale.
Le cours du blé a atteint 438,25 euros (459 francs) la tonne à la clôture des bourses européennes, un nouveau plus haut pour la céréale qui s’échange déjà à prix d’or sur un marché mondial tendu.
« C’est un record absolu toutes échéances confondues sur Euronext. Le précédent record remonte au 7 mars 2022 avec un blé à 422,50 euros la tonne en clôture », a déclaré lun courtier français interrogé par l’AFP. Déjà en ouverture, les prix s’étaient envolés à 435 euros la tonne sur le marché européen.
L’Inde veut assurer sa sécurité alimentaire
Deuxième producteur de blé au monde, l’Inde a annoncé samedi interdire les exportations de cette denrée, sauf autorisation spéciale du gouvernement, face à la baisse de sa production due notamment à des vagues extrêmes de chaleur.
New Delhi, qui s’était auparavant engagé à fournir du blé aux pays fragiles autrefois dépendants des exportations d’Ukraine, a expliqué vouloir assurer la « sécurité alimentaire » des 1,4 milliard d’habitants de l’Inde.
Une décision qui va « aggraver la crise »
Réunis samedi à Stuttgart, en Allemagne, les ministres de l’Agriculture du G7 ont aussitôt critiqué cette décision.
« Si tout le monde commence à imposer de telles restrictions à l’exportation ou même à fermer les marchés, cela ne fera qu’aggraver la crise et cela nuira aussi à l’Inde et à ses agriculteurs », a déclaré le ministre allemand de l’Agriculture Cem Özdemir.
Un tiers de blé ukrainien en moins
Le précédent record remontait au 13 mai, avec un cours du blé à 422 euros la tonne à l’ouverture, dans la foulée des nouvelles prévisions mondiales américaines qui sabraient d’un tiers la production ukrainienne de blé pour 2022-23.
Le blé caracole depuis des mois à des niveaux inédits sur les marchés mondiaux. Son prix a augmenté de 40% en trois mois et le marché est très tendu du fait des risques de sécheresse dans le sud des Etats-Unis et en Europe de l’Ouest.
World Opinions + agences