Dans de nombreux villages camerounais, les fans du ballon rond parcourent parfois des dizaines de kilomètres à pied pour voir un match.
Gouma Mtha n’a pas dormi de la nuit. Comme c’est le cas depuis plus de quatre ans, lorsque 17 heures ont sonné à sa montre, il a abandonné sa maison pour aller se réfugier sur les montagnes de KassaI, ce village situé dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.
Il a passé la nuit « en partie éveillé », guettant comme les autres habitants les torches de ceux que l’on appelle ici ces « gens-là », des combattants de la secte islamiste Boko Haram qui mène depuis 2014 des attaques dans cette région frontalière avec le Nigeria.
Dès 7 heures du matin, ce jeudi 13 janvier, Gouma Mtha a pris la route pour se rendre à Mora, une localité qui accueille des milliers de personnes déplacées à cause de la menace du groupe islamiste. Plus de deux heures de marche rapide qui l’ont fait traverser des bourgs vidés de leurs populations.
Par Josiane Kouagheu – Le Monde