Alors qu’elle pensait être championne olympique de course en ligne, Annemiek van Vleuten avait tout simplement oublié que l’Autrichienne Anna Kiesenhofer menait la course depuis de nombreux kilomètres.
25 July – #CyclingRoad Race – Women's Individual
— #Tokyo2020 (@Tokyo2020) July 25, 2021
🥇Anna Kiesenhofer🇦🇹
🥈Annemiek van Vleuten🇳🇱
🥉Elisa Borghini🇮🇹#UnitedByEmotion | #StrongerTogether | #Olympics
C’est l’histoire d’un incroyable et improbable oubli. Lorsqu’elle passe la ligne d’arrivée de la course en ligne olympique, ce dimanche à Tokyo, Annemiek van Vleuten lève les bras au ciel. La voilà enfin championne olympique, elle qui avait vécu une terrible chute à Rio dans la dernière descente du circuit, alors même qu’elle menait les débats. Sauf qu’il y a un hic. Un hic qui porte le nom d’Anna Kiesenhofer, qui a elle aussi passé la ligne d’arrivée… mais un peu plus d’une minute plus tôt. « Je pensais être première », lance alors la vice-championne olympique, face à ses entraîneurs, forcés de lui apprendre la mauvaise nouvelle.
🚴 L'Autrichienne Kiesenhofer s'empare de l'or à la surprise générale. Van Vleuten prend l'argent et laisse éclater sa joie. Dans une course sans oreillette, la Néerlandaise pensait être en tête … #Tokyo2020 #JeuxOlympiques pic.twitter.com/K6uVBnY7sw
— France tv sport (@francetvsport) July 25, 2021
Mais alors, que s’est il passé ? Comment la Néerlandaise, accompagnée d’une équipe armée pour réaliser le triplé, a-t-elle pu oublier l’Autrichienne, partie seule à 40km de l’arrivée, après une première échappée à trois. « On ne savait pas, tout simplement, explique van Vleuten, dans les colonnes de L’Equipe. On nous a dit qu’on était à 45 secondes à 10 km de l’arrivée. Il y a eu beaucoup de confusion. C’est la course la plus importante de la saison et on nous enlève les moyens de communiquer entre nous. C’était censé rendre la course plus intéressante, ça l’a juste rendue totalement confuse. C’est très décevant. On va discuter de ce manque de communication ce soir. »
La faute des oreillettes ?
Dans le viseur de la cycliste, l’absence d’oreillettes sur la course, censée rendre la course moins prévisible. « Je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un devant, abonde sa compatriote Anna van der Breggen à la chaine néerlandaise NOS. Quand nous avons rattrapé (Anna) Plichta et (Omer) Shapira, j’ai pensé qu’on se battait pour l’or. » Un constat partagé par la sélectionneuse batave, Loes Gunnewijk, qui prétend ne jamais avoir eu connaissance des écarts et des informations sur les échappées. Un argument battu en brèche par le camp français, parfaitement informé par Radio Tour et les deux ardoisiers présents sur la course. « Les infos données par Radio Tour étaient limpides du km 0 jusqu’au final », assure ainsi Thomas Voeckler, qui conduisait la voiture de Paul Brousse, le sélectionneur des Françaises, toujours à L’Equipe.
Des débats qui planent bien loin au-dessus de la tête de la championne olympique, bardée de diplômes en mathématiques et repassée dans le monde amateur depuis trois ans. Sa course, l’Autrichienne l’a couru sans aucun calcul. « Je n’y croyais tout simplement pas. Même quand j’ai passé la ligne, je me suis demandé si tout était fini, si je devais encore pédaler. Mes jambes étaient tellement vides, je me sentais tellement vide, sourit l’heureuse médaillée d’or, interrogée par CNN. J’ai sacrifié énormément de choses pour la course d’aujourd’hui. Je n’imaginais pas finir comme ça. J’aurais tout sacrifié pour un Top 15, et me voilà avec cette médaille. Après tous les sacrifices que j’ai pu faire, c’est juste incroyable. » Un adjectif qui sied décidément bien à cette course olympique…
World Opinions Sports / agences