Au procès-fleuve des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, la Cour a commencé jeudi à auditionner les premiers policiers arrivés sur les terrasses mitraillées par le commando djihadiste. Leurs témoignages parlent de « scènes de guerre ».
« Tous les enquêteurs de notre groupe étaient expérimentés, on avait tous vu beaucoup de scènes de crimes, beaucoup de corps », commence à la barre de la cour d’assises spéciale un policier de la brigade criminelle. « Mais les premiers instants, c’était de la sidération. Il a fallu quelques instants pour commencer à travailler ».
Les premiers agents de la police criminelle arrivés sur place ont dû faire face à des scènes d’une ampleur inédite. Quelque 120 cartouches ont été tirées en deux minutes trente: « Ce n’était pas une scène de crime, c’était une scène de guerre », a déclaré ce policier ému.
Sur l’écran géant placé derrière la cour s’affiche une photo: le bar du Carillon à droite, le restaurant Le Petit Cambodge à gauche, éclairés par deux lampadaires, dans une rue déserte.
« Enchevêtrements de corps »
Au fil de son exposé, l’enquêteur montrera aussi les vitres criblées de balles, les tables renversées, le sol souillé de sang. Jamais les corps des victimes. Il décrit. « Il y a les enchevêtrements de corps, les taches de sang, les compresses qui ont servi à soigner les blessés ».
« Tous les corps avaient été couverts de draps. Nous avons dû les enlever pour procéder aux constatations ».
Des images des attaques ont également été visionnées durant l’audience: une étape incontournable, a expliqué dans La Matinale de jeudi Ludovic de Villele, avocat des parties civiles.
Vendredi, la cour entendra les enquêteurs qui ont fait les constations au Bataclan, où 90 personnes ont trouvé la mort.
World Opinions / afp/lan