Le bilan du séisme de magnitude 7,8 qui a frappé lundi le sud de la Turquie et la Syrie voisine continue de croître: plus de 11’700 personnes ont perdu la vie et des milliers d’autres ont été blessées dans les deux pays. Comme des milliers d’immeubles se sont effondrés, l’OMS a dit craindre un bilan beaucoup plus lourd.
Dans le froid et parfois sous la neige, la course contre la montre se poursuit pour extirper des survivants. De nombreux blessés, qui pour beaucoup ont dormi dehors, attendent aussi d’être pris en charge, dont de nombreux enfants, alors que les sans-abri se comptent par dizaines de milliers.
L’Union européenne et de nombreux pays ont proposé leur aide et envoyé des secouristes et du matériel sur place. Les 80 spécialistes de la Chaîne suisse de sauvetage sont arrivés dans la nuit de lundi à mardi dans le sud de la Turquie, à Adana. Ils se sont ensuite rendus à Hatay, où ils ont installé leur base d’opérations.
Michael Kohler: « La coopération entre la Turquie et l’UE est très bien établie «
A ce jour, quelque 80 sauveteurs et sauveteuses suisses sont engagés en Turquie, dont 29 membres de l’armée suisse. Du côté de l’Union européenne, plus de 1180 sauveteurs ont été mobilisés via le mécanisme européen de protection civile. Il s’agit de secouristes issus de plusieurs pays de l’Union, comme l’explique au micro du Forum Michael Kohler, directeur adjoint de la protection civile et de l’aide humanitaire de l’Union européenne.
« Même si la Turquie n’est pas un Etat membre de l’UE, elle participe depuis longtemps au mécanisme de la protection civile de l’UE. Les collègues turcs ont l’habitude de coopérer avec les Etats européens en matière de protection et de réaction aux désastres naturels », explique-t-il. « Cette coopération est extrêmement bien établie. »
Dès les premiers instants après le séisme, le mécanisme s’est mis en route. « La Turquie a immédiatement lancé un appel à l’aide avec des demandes très précises. Par exemple des couvertures, des tentes, des générateurs, des médicaments et des purificateurs d’eau. Cette demande a été envoyée au centre de crise à Bruxelles à la Commission, qui a ensuite réparti ces demandes aux Etats membres », poursuit-il.
Plus de 20 pays ont offert des équipes de sauvetage. « Il y en a exactement 36 avec plus de 1500 personnes en Turquie, 100 chiens de sauvetage », se réjouit-il, indiquant que 3 millions d’euros ont été libérés rien que pour la Turquie.
Face à l’ampleur de la catastrophe, la Chaîne du Bonheur a ouvert un compte et appelé aux dons pour venir en aide aux victimes.
En Syrie aussi
Et Michael Kohler d’ajouter: « A côté de cela, on n’oublie pas la Syrie où il y a le même degré de désastre. Pour la Syrie, nous avons libéré 3,5 millions d’euros d’aide d’urgence. Et ce, même si les relations politiques avec ce pays sont compliquées. »
Des habitants souvent livrés à eux-mêmes
Le bilan du séisme dévastateur qui a touché lundi la Turquie et la Syrie ne cesse de grimper. Il dépasse désormais les 11’700 morts, alors que les équipes de secours s’activent toujours pour retrouver des survivants dans les décombres.
La RTS a pu notamment se rendre dans la région de Kahramanmaraş, où vivent plus d’un million de personnes. Située non loin de l’épicentre, cette ville a beaucoup souffert avec des maisons éventrées et des quartiers totalement anéantis.
A côté de cela, des rescapés, souvent dans un état de choc, recherchent toujours des amis, des proches ou des parents. Ils attendent toujours les secours qui tardent à être véritablement opérationnels. Et ce, alors que le froid, le manque d’eau et de nourriture commencent à se faire ressentir parmi la population. Des gens désormais sans toit qui commencent à se sentir livrés à eux-mêmes.
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