Acculé par le scandale des « booze parties » organisées en périodes de restrictions sanitaires, le premier ministre britannique multiplie les manœuvres grossières pour séduire les députés conservateurs, qui tiennent son destin entre leurs mains.
La fébrilité est à son comble à Downing Street, alors que le scandale des « booze parties » en série dans les locaux de l’exécutif britannique pendant les restrictions sanitaires de 2020 et de 2021 n’en finit plus de faire des dégâts et menace directement Boris Johnson. Ces derniers jours, les médias britanniques ont dévoilé les plans élaborés dans l’urgence par le dirigeant pour sauver son mandat.
Baptisés comiquement « Save Big Dog » (« sauver le gros chien ») et « Red Meat » (« viande rouge »), ces plans de la dernière chance alignent des mesures populistes destinées à flatter les instincts des députés conservateurs, qui tiennent le destin de M. Johnson entre leurs mains. Une demi-douzaine d’entre eux réclame publiquement sa démission et une vingtaine auraient déjà envoyé des lettres de défiance au puissant club d’élus
L’opération « Save Big Dog » consisterait à sacrifier quelques responsables – probablement Dan Rosenfield, le directeur du personnel de Downing Street, et Martin Reynolds, le secrétaire privé de Boris Johnson, celui-là même qui a lancé les invitations pour la BYOB party (« bring your own booze », « amenez votre propre bouteille ») du 20 mai 2020, en plein confinement.
Elle pourrait être déclenchée juste après la publication du rapport de Sue Gray, la haut fonctionnaire chargée (par M. Johnson) de faire la lumière sur les « booze parties » à Downing Street. Mme Gray pourrait avoir bouclé son enquête dès la fin de cette semaine. L’opposition travailliste et les médias, presque unanimes, considèrent déjà « Save Big Dog » comme une grossière manœuvre de M. Johnson visant à faire porter la responsabilité des infractions au confinement sur les autres plutôt que sur lui-même..