L’Allemagne, où Li Qiang était récemment en visite officielle, a affirmé vouloir diversifier ses partenaires pour « réduire les risques » liés à sa grande dépendance à la Chine, d’autres pays occidentaux adoptent la même position.
Le premier ministre chinois, Li Qiang, a déploré, mardi 27 juin, lors d’un discours les appels occidentaux à réduire les dépendances vis-à-vis de son pays, y voyant une « fausse proposition » dans un monde aux économies entremêlées.
La Commission européenne a dévoilé la semaine dernière sa stratégie pour répondre de façon plus ferme aux risques pesant sur sa sécurité économique, avec notamment la Chine en ligne de mire.
« En Occident, certaines personnes montent en épingle le principe selon lequel il faudrait réduire la dépendance, éradiquer les risques », a déclaré le premier ministre chinois lors de l’ouverture du Forum économique mondial à Tianjin (nord de la Chine).
« Coopération »
« Ces deux concepts, c’est une fausse proposition, car avec le développement de la mondialisation économique l’économie mondiale est devenue une communauté ou tout le monde est entremêlé », a-t-il souligné, prononçant le mot « coopération » à d’innombrables reprises.
« Les économies des pays sont imbriquées, interdépendantes, prospèrent mutuellement et se développent ensemble. C’est fondamentalement une bonne chose, pas une mauvaise chose ! »
Cette édition du Forum économique mondial, connue familièrement sous le nom de « Davos d’été », est la première à être organisée en Chine depuis 2019, en raison de la pandémie de Covid-19. Elle durera jusqu’à jeudi.
Une croissance qui pose question
Le produit intérieur brut (PIB) de la Chine avait progressé l’an dernier de 3 %, loin de l’objectif officiel de 5,5 %, et à l’un des rythmes les plus faibles depuis quatre décennies. Pour 2023, cet objectif a été fixé à « environ 5 % » par le gouvernement. « Cette année, nous avons l’espoir de pouvoir atteindre [cet] objectif de croissance », a déclaré le premier ministre chinois, qui tient dans son pays les rênes de l’économie. Ces propos interviennent au moment où la deuxième économie mondiale fait face à de nombreuses difficultés.
La reprise post-Covid-19, tant espérée après la levée des restrictions sanitaires à la fin de 2022, tend depuis ces dernières semaines à s’essouffler et peine à se concrétiser dans certains secteurs. L’économie est pénalisée par le surendettement du secteur immobilier (un traditionnel pilier de croissance), une consommation en berne dans un contexte d’incertitude sur le marché du travail et le ralentissement économique mondial, qui pèse sur la demande en biens chinois.
Pour stimuler l’activité, la banque centrale a procédé au cours des dernières semaines à plusieurs réductions de taux, au moment où nombre d’économistes plaident davantage pour un plan de relance. Mais les autorités semblent pour l’heure écarter cette option, au profit de mesures ciblées.
World Opinions + Le Monde + AFP