A 61 ans, la chanteuse à l’éternelle chevelure rousse est de retour avec un album nommé « L’emprise », comme celle des relations toxiques et des personnes perverses narcissiques. Un thème qui bouleverse Mylène Farmer, et qui, dit-elle, la met dans une colère noire.
Dans ce nouvel opus, le « son Mylène Farmer » est toujours bien présent, même si plusieurs producteurs y déposent leur couleur. Principalement Woodkid (direction artistique, avatar sur la pochette), mais aussi les Français de AaRON (« Rayon vert »), le New Yorkais Moby ou encore le leader du groupe rock britannique Archive. Comme sur le titre « Do You Know Who I Am », qui traite de l’affirmation de soi avec un arrangement sobre et proche d’un mantra.
>> A écouter, « Do You Know Who I Am » de Mylène Farmer:
Pas de réseaux sociaux
Quant au « style Mylène Farmer », il réside dans le mystère qui l’entoure, entretenu ou pas. La chanteuse intervient rarement dans les médias, elle est absente des réseaux sociaux. Cela fait certainement rêver, sur sa propre personne aussi, et sur celle que l’on a envie d’être. Mylène Farmer le défend depuis toujours, notamment sur les questions d’identité de genre, des décennies avant les débats actuels.
Dans « Que je devienne… », ôde aux poètes qu’elle admire, Edgar Allan Poe et Baudelaire en tête, les cloches battent le rythme sur fond de cordes orchestrales à la James Bond, de façon assez inquiétante. On retrouve l’incroyable noirceur gothique des débuts de Mylène Farmer ainsi que cette phrase qui revient, « Les jardins de Vienne », étrange référence à une de ses chansons sur le suicide, « Jardin de Vienne », en 1988.
>> A écouter, « Que je devienne… »:
La voix qui s’élève
Face à une personne perverse narcissique, Mylène Farmer prône de l’envoyer bouler et de se reconstruire. « Ces victimes sont des êtres ultrasensibles ou habités de doutes qui les rongent, des proies faciles », précise-t-elle dans le Journal du dimanche.
Mylène Farmer enlève par moment dans cet album l’attirail sonore et les rythmiques électro pour laisser s’envoler la voix, toute proche, fragile et douce, comme celle d’un ange.
Celle que beaucoup ont critiquée, voire détestée à ses débuts, est devenue, ne leur en déplaise, une icône de la pop francophone. Mylène Farmer a toujours pu compter sur ses fans, qui craignent pourtant que cet album ne soit son dernier en raison des nombreuses allusions d’adieux. En attendant, la mégastar a déjà écoulé plus d’un demi-million de billets pour sa future tournée à l’été 2023 en France, Belgique, et en Suisse.
World Opinions + RTS Culture