A l’affiche du festival Les Créatives qui se déroule jusqu’au 26 novembre à Genève, Badiâa Bouhrizi est une pionnière de la musique électronique en Tunisie. Militante des droits humains, ses chansons contestataires sont devenues des hymnes de la révolution tunisienne.
Avec un paysage sonore entre musique traditionnelle africaine et arabe et une voix portant des poèmes en faveur de la justice sociale, de la pluralité et de la démocratie, la chanteuse tunisienne Badiâa Bouhrizi, aussi connue sous le nom de scène Neysatu, est une artiste militante. Ses paroles engagées en faveur de la résistance politique au régime lui ont valu plusieurs interdictions de se produire dans son pays.
Née en Tunisie en 1980, la jeune femme a débuté la musique comme soliste dans des chorales locales avant de découvrir, à l’adolescence, de nouveaux univers musicaux. Badiâa Bouhrizi se met à chanter dans plusieurs groupes de rock, apprend la guitare et la composition, puis s’initie à la musique électronique dont elle deviendra l’une des pionnières en Tunisie. Mais poursuivre sa carrière dans son pays devient trop compliqué et elle décide donc de s’installer à Paris.
En 2011, elle gagne le prix de la meilleure chanson alternative arabe avec « Ila Salma », dédiée à la poétesse palestinienne Salma Khadra Jayyusi. Sa carrière solo est lancée.
>> A écouter « Ila Salma » de Badiâa Bouhrizi
Rétrospective musicale
Son album « KahruMusiqa », sorti en 2023 et qu’elle défendra le 26 novembre à Genève dans le cadre du festival Les Créatives, rassemble plus de dix ans de musique produite à Londres, Tunis et Paris. « Ce projet est presque comme une transe (…). C’est un univers intime où être femme se sent et s’entend, sans pour autant s’aventurer dans des discours féministes », précise la chanteuse queer sur le site Espace Magh.
On y trouve ses premières chansons enregistrées chez elle avec des micros bon marché, ainsi que des chansons emblématiques comme « Ila Salma » ou « Labess ». Douze titres chantés en arabe qui fusionnent différents styles musicaux qui vont du jazz au reggae en passant par le funk et l’électronique.
World Opinions – RTS Culture