Livres. « Rassemblez-vous en mon nom », de Maya Angelou : le feuilleton littéraire de Camille Laurens

Notre feuilletoniste a lu le deuxième volume de l’autobiographie de la militante afro-américaine Maya Angelou (1928-2014) : une leçon d’existence.

UNE VIE QUI COMPTE

Après ces derniers mois durant lesquels les regards étaient tournés vers l’Amérique et le mouvement Black Lives Matter, après ces élections à haut risque qui n’ont sans doute pas fini de faire des remous, il est plus que nécessaire, il est salutaire de lire Maya Angelou. Cette écrivaine afro-américaine née en 1928, disparue en 2014 à l’âge de 86 ans, est surtout connue en France pour l’extraordinaire premier volet de son autobiographie, Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, publié en 1969 (Belfond, 1990 ; rééd. Les Allusifs, 2008). Elle y racontait son enfance violentée dans l’Amérique ségrégationniste des années 1930-1940.

Le second volume, Rassemblez-vous en mon nom, paru en 1974 aux Etats-Unis, traduit par Christiane Besse en 1990 (Belfond) et aujourd’hui réédité par Notabilia dans la même traduction, commence là où finissait le précédent. Nous sommes en 1945, Maya Angelou a maintenant 17 ans – « J’étais terriblement vieille, affreusement jeune » –, elle est mère célibataire d’un bébé rieur prénommé Guy et, si l’on ne voit pas encore se dessiner au cours des deux années évoquées le futur destin de la narratrice, la vitalité et la liberté qui se dégagent de son récit permettent de le pressentir. Ecrivaine et poète reconnue, militante pour les droits civiques aux côtés de Martin Luther King et de Malcolm X, amie de Nelson Mandela et du romancier James Baldwin, Maya Angelou est, depuis, devenue une icône. Elle a reçu en 2011, des mains de Barack Obama, la médaille présidentielle de la Liberté. Le présent volume porte d’ailleurs en bandeau les éloges capitaux de Michelle Obama – « Ses mots m’ont soutenue à chaque étape de mon existence » – et de Christiane Taubira – « Un feu qui éclaire, m’éclaire encore ».

« Rassemblez-vous en mon nom » (Gather Together in My Name), de Maya Angelou, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christiane Besse, Notabilia, 272 p., 18 €, numérique 13 €.

Par Camille Laurens

ميادين | مرآة المجتمع، ملفات، تحليلات، آراء وافكار و رسائل لصناع القرار.. صوت من لا صوت له | الإعلام البديل

Check Also

Livres. « La Parole aux Négresses », réédition d’un manifeste féministe qui a fait date

Avec ce titre provocateur, l’essayiste, née en 1950, signifiait la rupture du silence des femmes africaines et redimensionnait les contours d’un mouvement féministe jusqu’alors considéré comme essentiellement occidental.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
12 + 22 =