Les avancées de l’intelligence artificielle générative dans le domaine de la santé ouvrent de nouvelles perspectives. Alors que Google lance Med-PaLM 2, un outil d’IA médicale, des professionnels suisses de la santé soulèvent des questions sur les défis et les avantages potentiels de cette technologie révolutionnaire.
Dans un futur proche, l’idée de solliciter une intelligence artificielle plutôt qu’un médecin pour des questions de santé pourrait devenir réalité. L’IA générative se profile comme une source de conseils et d’informations pour les patients, remplaçant progressivement les recherches sur Google.
L’utilisation de l’IA dans le domaine médical existe déjà, notamment pour l’analyse de données de santé telles que les grains de beauté ou les données cardiaques. Toutefois, nous entrons maintenant dans une nouvelle ère où les IA génératives sont capables de produire du texte et de fournir des conseils médicaux.
Conscient de cette opportunité, Google a récemment dévoilé Med-PaLM 2, un outil d’IA conçu pour comprendre et répondre à des questions médicales complexes. Bien qu’il soit encore en phase de test et d’évaluation, l’intégration de Med-PaLM 2 dans le secteur médical semble inévitable.
Selon Thomas Wolf, co-fondateur d’Hugging Face (entreprise spécialisée dans le développement de modèles d’intelligence artificielle), la santé fait partie des trois secteurs les plus en vogue actuellement dans la recherche sur les IA génératives, avec la finance et le droit.
Cependant, l’adoption de cette technologie ne se fait pas sans défis. Christian Lovis, médecin-chef du service des Sciences de l’information médicale aux HUG, qualifie cette technologie de « disruptive ». Selon lui, les IA génératives sont sur le point de provoquer une rupture majeure par rapport aux pratiques actuelles, touchant tous les aspects de la médecine, de l’enseignement à la pratique quotidienne.
Obstacles à surmonter
Les professionnels de la santé ont des opinions divergentes concernant l’utilisation de l’IA générative dans le domaine médical. Certains se réjouissent de cette avancée, tandis que d’autres restent prudents, voire la rejettent. Selon Christian Lovis, il est essentiel de garder à l’esprit la puissance et les potentiels avantages et inconvénients de cette technologie, qui peut être à la fois bénéfique et nuisible, tout comme une chimiothérapie ou une radiothérapie.
Malgré les perspectives prometteuses, l’intégration complète de ces outils dans les hôpitaux suisses nécessite encore de surmonter de nombreux obstacles. Les principaux défis se situent dans la sécurité des données médicales sensibles et confidentielles, les problèmes juridiques liés à la responsabilité en cas de mauvais diagnostic et le risque d’invention de contenu par l’ordinateur (hallucination).
Raphael Gottardo, directeur du centre pour la science des données biomédicales au CHUV, met l’accent sur les défis éthiques posés par cette technologie. Il souligne que les modèles d’IA générative peuvent être formés sur des données qui peuvent présenter des biais, favorisant ainsi certaines ethnies par rapport à d’autres.
Utilisation prudente
Il est probable que, dans un premier temps, les patients utiliseront cette technologie pour s’informer et en savoir plus sur une maladie, tout en restant prudents. Du côté des médecins, cette technologie pourrait alléger leur charge de travail administratif, à condition que les problèmes de confidentialité des données soient résolus. En attendant, l’utilisation de l’IA générative dans le secteur de la santé semble prometteuse pour la formation des médecins. Les IA génératives peuvent simuler des scénarios et jouer le rôle de patients virtuels, offrant ainsi une expérience d’apprentissage pratique.
La Suisse romande est également active dans cette révolution avec des entreprises comme Sophia Genetics, qui utilise l’intelligence artificielle pour analyser les données des patients atteints de maladies génétiques. Cependant, Jurgi Camblong, fondateur de Sophia Genetics, ne voit pas ChatGPT en tant que médecin. Selon lui, la reconnaissance faciale offre des perspectives plus prometteuses.
« Aujourd’hui, nous avons des enfants souffrant de malformations pour lesquels l’usage d’outils d’intelligence artificielle peut offrir une meilleure compréhension de leur maladie. Ces outils sont capables, à partir d’une simple photo du visage de l’enfant, de déduire des informations importantes. C’est une approche intéressante car elle peut orienter vers l’origine de cette maladie rare. Cela repose sur la déduction d’informations à partir de modèles reconnaissables, et non sur la création de nouvelles informations inutiles ».
D’autres formes d’intelligence artificielle
« Ce que je veux dire avec tact, c’est qu’à mon avis, l’IA générative n’a pas beaucoup de place dans le domaine de la santé. Il serait préférable d’investir dans d’autres formes d’intelligence artificielle qui permettraient une meilleure utilisation des données existantes, pour améliorer le diagnostic et le traitement des patients. »
L’intelligence artificielle générative a le potentiel de révolutionner le domaine de la santé. Bien que des défis subsistent, tels que la confidentialité des données et les questions éthiques, l’adoption prudente de cette technologie pourrait offrir des avantages tant pour les patients que pour les professionnels de la santé. La formation médicale et l’amélioration des diagnostics et des traitements pourraient être des domaines où l’IA générative apportera des changements significatifs.
Par Pascal Wassmer – RTS info Tech
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