Les bureaux de vote ont ouvert mercredi en Syrie pour l’élection présidentielle qui devrait permettre à Bachar al-Assad de remporter un quatrième mandat. Le scrutin a été vivement critiqué par la communauté internationale
A Syrian woman holds a placard reading in Arabic 'boycott because you are a human being' during a protest against the presidential elections, in Idlib, Syria, 26 May 2021. 📷 epa / Yahya Nemah #SyriaElections #elections #epaphotos #visualizingtheworld pic.twitter.com/EEETuttsPd
— european pressphoto agency (@epaphotos) May 26, 2021
While Assad claims and forces the Syrians to vote and that he is holding democratic elections in #Syria, there is a Syrian protest in front of the Syrian embassy for saying that the elections are illegal.#الانتخابات_السورية
— Shilan Chikh Mousa (@SChikhmousa) May 26, 2021
Video: @WafaMustafa9 pic.twitter.com/tRFbJIFigp
Le gouvernement affirme que l’élection montre que la Syrie fonctionne normalement, malgré la guerre qui dure depuis dix ans. Mais l’opposition et les pays occidentaux considèrent l’exercice comme une farce destinée à entériner la mainmise de Bachar al-Assad sur le pouvoir.
« Nous exhortons la communauté internationale à rejeter sans ambiguïtés cette tentative du régime Assad pour retrouver une légitimité sans qu’il ne cesse ses graves violations des droits humains ni ne participe de manière significative au processus politique facilité par l’ONU dans le but de mettre un terme au conflit », écrivent les ministres des Affaires étrangères américain, allemand, britannique, français et italien dans une déclaration commune.
It's clear for those visiting #Syria that Assad is very popular among many citizens. Many others see him as the only person who can defeat NATO & regional attempts to destroy Syria with sanctions/extremism.
— SavePalestine (@SavePa2) May 26, 2021
It's ironic that regional despots & western allies ridicule the election. pic.twitter.com/J3VFJjIvSM
Dix ans de guerre civile
Bachar al-Assad se veut l’homme de la reconstruction dans un pays en faillite après dix ans d’une guerre civile dévastatrice. Les ministres occidentaux affirment vouloir « dire clairement » que cette élection « ne sera ni libre ni juste ».
« Nous dénonçons la décision du régime Assad de tenir une élection en dehors du cadre décrit par la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU 2254 et nous soutenons les voix de tous les Syriens, notamment les organisations de la société civile et l’opposition syrienne, qui ont condamné ce processus électoral comme étant illégitime », ajoutent les ministres.
Just commented on @thejournal_ie: War-ravaged Syria is heading to the polls with Assad set to extend his grip on p – https://t.co/lPHllAcXxp
— andrew (@kapahajai) May 26, 2021
Sans les déplacés et les réfugiés
« Selon la résolution, des élections libres et justes devraient être organisées sous la supervision de l’ONU en respectant les plus hautes exigences internationales en matière de transparence », estiment-ils. Ils ajoutent que « pour être crédible, le scrutin devrait être ouvert à tous les Syriens », y compris les déplacés internes, les réfugiés et les membres de la diaspora.
« Sans ces éléments, cette élection frauduleuse ne représente aucun progrès vers une résolution politique », préviennent encore les Occidentaux. La loi électorale impose aux candidats d’avoir vécu en Syrie dix ans de suite avant le scrutin, ce qui exclut de facto les figures de l’opposition en exil, très affaiblies.
Syria holds its presidential elections today. There are three candidates in the election. Who will win or do we know the answer already? #SyrianPresidentialElections2021 #Syria pic.twitter.com/WyfnM7qBTJ#SyrianPresidentialElections2021
— Ummie,🤗🥰😍 (@Ummie54) May 26, 2021
« Le régime contrôle la population »
Malgré les condamnations occidentales, Bachar al-Assad, 55 ans, a pu inverser le cours de la guerre avec l’aide de ses alliés – Russie, Iran et Hezbollah libanais – enchaînant à partir de 2015 les victoires et reprenant les deux tiers du territoire. Le conflit a fait plus de 388’000 morts et poussé à l’exil des millions de Syriens.
« En 2014, la Syrie était en guerre avec des zones de combat au sein même des grandes villes, comme Damas, Alep, Homs. Aujourd’hui, ce qui est différent c’est que le régime a reconquis ces villes. Le régime de Bachar al-Assad contrôle fermement la population et peut ainsi la pousser à aller voter », explique Fabrice Balanche, maître de conférence en géographie à l’Université de Lyon 2.
World Opinions – agences