Les pays occidentaux ont commencé mardi à frapper au portefeuille la Russie après la reconnaissance des régions séparatistes d’Ukraine, auxquelles Moscou a promis une assistance militaire. Ces sanctions visent notamment le gazoduc Nord Stream 2 et des banques.
La mesure de représailles la plus forte pour le moment a été annoncée par Berlin, qui a gelé le gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne et promis que des sanctions européennes « massives et robustes » suivraient.
La crise, qui inquiète l’Europe depuis des mois, a pris une autre ampleur avec la reconnaissance par Vladimir Poutine lundi de l’indépendance des régions séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk, dans l’est de l’Ukraine, et ce pour l’ensemble de leur territoire et non uniquement pour la partie actuellement sous le contrôle des rebelles.
Sourd aux critiques, le Parlement russe a approuvé comme un seul homme mardi les accords signés la veille par le président avec les séparatistes qui combattent les forces de Kiev depuis 2014. Le Sénat a également accédé mardi soir à la demande de Vladimir Poutine d’autoriser l’envoi de militaires russes à l’étranger, qui doivent venir en soutien aux séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine.
Nord Stream 2 stoppé
Des Etats-Unis à l’Union européenne (UE), la décision russe a été largement condamnée par le camp occidental. Joignant le geste à la parole, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé la « suspension » du processus d’autorisation du gazoduc Nord Stream 2, dont la mise en service apparaît très hypothétique désormais. Washington, qui avait multiplié les pressions sur Berlin, a salué cette décision.
Pour le chercheur associé à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques Jean-Vincent Brisset, invité mardi dans Forum, « les populations des pays occidentaux, Etats-Unis non compris, auraient beaucoup à souffrir de restrictions d’approvisionnement de gaz russe ». Selon lui, la Russie est prête à se priver du non-paiement de ses exportations de gaz, car cette situation créerait « la zizanie » en Occident et provoquerait des protestations populaires.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a de son côté annoncé des sanctions visant trois oligarques proches du Kremlin et cinq banques russes, des mesures a minima pour Londres, la place forte financière des grandes fortunes russes..
World Opinions – agences