Alors que la récession mondiale serait moins importante que prévu, l’instance économique prévoit un redémarrage plus lent de l’économie. En cause, la crise sanitaire qui a accru les inégalités entre les pays.
Après le trou d’air du mois du printemps, le Fonds monétaire international (FMI) qualifie la reprise de l’économie mondiale de « longue et difficile ascension ». Selon ses dernières prévisions publiées mardi 13 octobre, la récession mondiale en 2020 sera moins importante que prévu (– 4,4 % contre – 5,2 % annoncés en juin dernier), mais la reprise sera aussi plus lente en 2021 (5,2 % contre 5,4 % annoncés en juin dernier).
Cette légère révision à la hausse des prévisions pour 2020 s’explique en grande partie par un rebond plus rapide qu’attendu au deuxième trimestre dans les économies avancées, grâce à des plans de soutien massifs. La récession devrait atteindre cette année – 9,8 % en France contre une moyenne de – 8,3 % dans la zone euro et – 4,3 % aux Etats-Unis.
Les pays émergents (à l’exception de la Chine) devraient être au contraire les plus touchés, particulièrement la région de l’Amérique latine et des Caraïbes. Fin 2021, la production de richesse des pays émergents (à l’exception de la Chine) sera inférieure de 8,1 % à celle de 2019, alors que la perte se limitera à 4,7 % dans les économies avancées.
Marge de manœuvre limitée
La crise du Covid-19 a stoppé net un rattrapage économique qui durait depuis des décennies. Les émergents ont cessé d’émerger. Le FMI avance plusieurs raisons : « La pandémie qui continue de se propager alors que les systèmes de santé sont saturés, la plus grande importance des secteurs durement touchés comme le tourisme, et la dépendance plus élevée aux financements extérieurs, y compris les transferts d’argent envoyés par les migrants. » Contrairement aux pays développés qui peuvent s’endetter sans craindre un défaut de paiement, la marge de manœuvre des émergents est limitée.